Presque sans regret

Face à une équipe de Chalon en mode rouleau compresseur, le PB86 a subi aux Arènes sa huitième défaite consécutive de la saison (55-81). Un revers marqué du sceau de la fébrilité et d’un manque de confiance flagrant.

Arnault Varanne

Le7.info

«On n’est pas bons à jouer en ce moment !» Au sortir de son face à face avec la presse, Gregor Beugnot s’en amuserait presque. En ce moment, son équipe marche sur l’eau. L’Elan Chalon a glané en terres poitevines sa septième victoire consécutive et rien ni personne ne semble pouvoir stopper cette série infernale. Pas le PB 86 en tout état de cause, qui garde la tête solidement vissée sous la ligne de flottaison, après cette nouvelle gifle reçue des mains du co-leader.

A dire vrai, en dépit d’un soutien sans faille des 4 017 spectateurs présents aux Arènes, on ne donnait pas cher de la peau des troupes de Ruddy Nelhomme. De fait, Badiane (18pts, 7rbds au final) et consorts ont tenu le choc six minutes (7-5). Le temps qu’Alade Aminu ne sorte les barbelés à l’intérieur –trois contres en dix minutes !- et que Malcolm Delaney ne règle la mire. Ses douze points claqués en un quart temps (11-19) préfiguraient la suite des événements.

Juste une illusion

La suite ? Elle fut au diapason de cette entame, certes courageuse, mais révélatrice du mal-être actuel côté poitevin. En manque de solutions à l’intérieur, le PB 86 força beaucoup trop la dose sur les tirs longue distance. Résultat, une descente aux « enfers » progressive face à l’insolente réussite de Schilb, Aboudou –auteur d’un dunk monstrueux ligne de fond- ou encore Aminu (11-21, 11e puis 17-31, 18e). L’écart enfla jusqu’à vingt points, avant que JJ Miller ne marque un tir primé salvateur. Autant dire qu’à la mi-temps (22-40), la cause était pratiquement entendue.

Sous l’impulsion notamment d’Evan Fournier et d’Antonio Grant (9pts, 8rbds), la lanterne rouge eut le mérite de ne pas tendre l’autre joue dans le deuxième acte. Au point de provoquer quelques pertes de balles chalonnaises et de passer un 8-0 aux hommes de Gregor Beugnot (28-48, 24e, 36-48, 26e). Pas de quoi filer la frousse aux Bourguignons, mais suffisant pour sortir les Arènes de leur torpeur. A l’issue du troisième quart (43-56), le PB entretenait l’espoir d’une chevauchée fantastique et victorieuse. Une thèse accréditée par de nouvelles pertes de balle signées Schilb et Tchicamboud (20 au total pour l’Elan) et un passage en force de Delaney.

Adresse en berne

L’énième dunk de Pape Badiane permit d’ailleurs à Poitiers de repasser sous la barre des dix points à moins de huit minutes du terme (47-56). Le moment que choisit Illian Evtimov. L’ailier fort d’origine bulgare, si dur au mal, aligna dix points pour permettre aux siens de mieux respirer (47-64, 34e). Même les deux fautes technique et antisportive infligées à Tchicamboud et… Evtimov n’eurent aucun effet au tableau d’affichage. En cause ? Une réussite famélique aux lancers (13/21), aux tirs (29%) et une incapacité à tenir le ballon (22 balles perdues). Le coup de grâce, porté au-delà des 6,75m par la jeune garde chalonnaise dans le money-time -Aboudou, Lang, Lauvergne- serait presque anecdotique s’il ne mettait davantage en exergue les carences actuelle du PB86. En panne de confiance, Gomez and cie jouent le trouillomètre à zéro. Plus que jamais, les deux matchs de Noël, à l’Asvel et contre Cholet, doivent sonner l’heure de la rédemption.

Photo Seb Jawo

La fiche
A Poitiers, Chalon bat PB 86 81-55. Mi-temps : 40-22. Evolution du score : 19-11, 40-22, 56-43, 81-55. 4 017 spectateurs. Arbitrage de MM. Boue, Milliot et Peyridieu. POITIERS : 18/63 aux tirs dont 6/26 à 3pts ; 13/21 aux lancers francs ; 22 balles perdues ; 36rbds (13 o., 23 d.). CHALON : 27/54 aux tirs dont 8/1§ à 3pts ; 19/20 aux lancers francs ; 20 balles perdues ; 39rbds (4o., 35d.).

La marque
POITIERS

Miller (5), Wright (3), Badiane (18), Fournier (7), Guillard (8), Gomez (3), Younger (2), Grant (9). Entraîneur : Ruddy Nelhomme.
CHALON
Aminu (19), Delaney (18), Lang (3), Aboudou (9), Schilb (6), Evtimov (14), Tchicamboud (7), Lauvergne (5). Entraîneur : Gregor Beugnot.

Ils ont dit…
Rasheed Wright (ailier du PB86) : «Nous sommes dans une période difficile. C’est frustrant, difficile, car nous savons que nous sommes une meilleure équipe que ce que nous montrons. Il faut continuer à croire en nous, à rester ensemble. Maintenant, il est impossible de gagner un match avec autant de balles perdues et si peu de réussite.»
Pape Badiane (pivot du PB 86) : «C’est toujours un peu la même chanson… Il faut d’abord arrêter l’adversaire pour gagner un match. Si nous mettons deux ou trois shoots de suite, ça permet d’écarter le jeu et de libérer la raquette. On est dans l’à peu près et ça ne pardonne pas, d’autant que nous souffrons physiquement dans des matchs comme celui-là.»
Ruddy Nelhomme (entraîneur du PB86) : «Chalon est en confiance en ce moment et a sorti un gros match ce soir. De notre côté, nous doutons et n’arrivons pas à optimiser les temps faibles comme les temps forts.  Même si nous avons loupé des shoots ouverts, nous avons eu le mérite de ne pas lâcher. Il n’y a pas grand-chose d’autre à dire, si ce n’est les gars doivent se lâcher. A chaque erreur, c’est la fin du monde ! On doit se lâcher et être un peu plus constants dans tout ce que nous faisons.»
Greg Beugnot (entraîneur de Chalon) : «Face à une équipe de Poitiers sous pression, nous pouvions nous permettre de laisser quelques tirs à trois points. La consigne, c’était de ne pas aider en poste bas. Ça a plutôt bien fonctionné, même s’il a fallu calmer un peu l’euphorie en deuxième mi-temps. Aujourd’hui, nous sommes à notre place. Depuis un mois, on analyse bien nos erreurs pour ne pas les reproduire.»
 

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