Aujourd'hui
La pépinière de la Technopole abrite, depuis le début du mois, le champion de kayak Fabien Lefèvre. En marge de sa carrière sportive, ce dernier cherche à développer sa propre marque d’équipement pour les Jeux Olympiques de Londres.
Fabien Lefèvre est d’un naturel obstiné. La première tentative de reconversion de ce champion de kayak en région Poitou-Charentes n’a pas abouti. Pourtant, le jeune homme de 29 ans, originaire de Pau, a choisi de persister. Créateur de « Paddler equipment », une marque d’équipement pour les kayakistes, il vient d’installer sa société naissante au sein de la pépinière de la Technopole du Futuroscope.
En juillet dernier, Ségolène Royal était fière d’annoncer la signature d’un partenariat entre Fabien Lefèvre et Formes & Outillages. Après la Simply City, petit utilitaire électrique entièrement conçu en matériaux recyclables, l’entreprise chauvinoise venait de dégoter un nouveau marché: les canoës.
De la Région au Département
Problème, le dimensionnement de la chaîne de production n’a pas permis d’amorcer la phase d’industrialisation. La Région a maintenu sa subvention de 50 000€, mais c’est finalement le Conseil général, à travers le Centre d’entreprises et d’innovation (CEI), qui a récupéré le projet dans son giron. « Notre objectif consiste désormais à créer une unité de production que l’on maîtrisera de A à Z », confie le vice-champion
olympique de kayak (Pékin, 2008).
En attendant, les premiers prototypes seront conçus par la PME vendéenne PCS. Fabien Lefèvre a déjà testé un modèle monoplace sur le bassin du championnat du monde en Slovaquie. Résultat : il a décroché le bronze. Si l’athlète parvient à ramener l’or des JO de Londres, les professionnels devraient s’arracher les embarcations « Paddler ». Sans oublier les trois millions de pratiquants occasionnels. Autant dire que la compétition aura une saveur particulièrement pour lui.
Le kayak high-tech
Depuis son arrivée en Poitou-Charentes, Fabien Lefèvre n’a qu’une obsession : « Construire un bateau high-tech pour remporter l’or aux prochains Jeux olympiques de Londres. » Il faut savoir que la Fédération autorise toutes les innovations tant que l’embarcation reste dans une norme de poids et de taille. Fruit de douze ans de pratique et d’observation, l’engin pèse donc 9kg. Sa silhouette effilée, parfaitement symétrique, mesure autour de 3,50m. La partie arrière, sorte de gouvernail, est interchangeable pour que « les athlètes n’aient plus à racheter un nouveau bateau tous les six mois ». Le siège, les cale-genoux et cale-pieds ont été élaborés avec les conseils d’un podologue et d’un ostéopathe. Un canoë mono et biplace devrait également voir le jour, ainsi que des pagaies et des casques mieux adaptés à la morphologie de l’athlète. Ce n’est pas qu’un gadget, car remettre son casque en compétition entraîne systématiquement la perte de plusieurs points.
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