La deuxième vie des seniors

Les ados de Mai-68 entrent aujourd’hui dans l’âge de raison. Un âge couvé par l’insouciance, l’envie de mouvement et le besoin de liberté.

Nicolas Boursier

Le7.info

Ils ont 55, 60, 65 ans et plus, et ne se sont jamais sentis aussi verts. On les appelle les « jeniors », enfants de Mai-68, ragaillardis par la perspective ou l’arrivée de la retraite. 

Chez eux, « Les Vieux » de Brel, qui ne faisaient rien du soir au matin, ont définitivement rejoint le placard. Leur moteur est ailleurs, leur bonheur aussi. Dans la quête de la jeunesse éternelle ? A tout le moins dans le maintien de la flamme. Ils n’ont de fait qu’un mot d’ordre: « Pour vivre vieux, restons jeunes plus longtemps ! » 

Ils s‘y emploient donc, multipliant les projets, prenant soin d’eux, s’offrant une deuxième, voire une troisième vie. Leur dope : l’enthousiasme. Leur avantage : ils sont pour la plupart délestés du poids de l’éducation parentale et des maisons à rembourser. Ils ont ainsi devant eux du temps et de l’argent, près de 40% de plus en moyenne qu’un moins de 50 ans. « Nous vivons d’autant mieux que nous sommes débarrassés de la plupart des soucis de la vie active, éclaire cette dame qui se reconnaîtra. Nous acceptons malgré tout notre âge, mais n’en faisons pas une faiblesse, plutôt un atout.  L’expérience a du bon, elle nous permet notamment de refuser de faire ce que l’on n’aimait pas faire. » Comme à l’époque des couches-culottes, des nuits écourtées, des patrons exigeants et des quotidiens de labeur. 

Cette vie active, tous les « jeniors » ne l’ont toutefois pas quittée. Certains, hélas, ont perdu leur travail, manquent d’annuités et éprouvent les pires difficultés à se remettre le pied à l’étrier. C’est là la principale entrave de cette génération débordant d’énergie. Que voulez-vous, la France répugne encore à faire confiance aux gens d’âge mûr (seuls 60% d’hommes de 50 à 64 ans sont actifs), traînant son aveuglement comme un boulet, au fond de la classe des pays dits développés. 

Dans ces conditions, il n’est point de solution-miracle, mais des recommandations. La première d’entre elles : tout faire pour ne pas se scléroser. Engagement associatif, sport, aide humanitaire… Rien n’est à jeter. L’espérance de vie s’allonge, la vie des espérances aussi ! 

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