Hier
Sur un faux-rythme pendant trois quarts temps, le PB 86 a fini par larguer la JDA Dijon dans le money-time (66-49), au prix d’une défense royale et d’une adresse retrouvée. Le spectacle attendra…
Et soudain Saint-Eloi exulta. Comme une libération, un trop plein d’émotion à partager. Après avoir tant retenu leur souffle, les 2596 âmes réunies autour de ce PB-Dijon eurent enfin le loisir de se lâcher. Nous sommes à la… 36e minute et Kenny Younger en poste haut vient de planter une banderille mortelle dans les jarrets dijonnais (51-42). Une de plus, après un tir à huit mètres signé Evan Fournier. Le début de la fin pour une JDA trahie par ses extérieurs, auteurs d’un catastrophique 17% au-delà des 6,75m.
«Je ne suis pas très bon en maths, mais je constate que Poitiers termine à 9/11 aux tirs », dira Jean-Louis Borg à chaud, un brin dépité. En une phrase bien sentie, le technicien bourguignon a résumé le scénario de cette « affiche » de la troisième journée de Pro A. Au basket, rien ne sert de courir, il faut partir à temps. Et, de ce point de vue-là, les ouailles de Ruddy Nelhomme auront montré une vraie maîtrise de leur sujet.
Un cru 2011-2012 plus mature
A défaut de briller offensivement, JJ Miller and co ont rassuré sur leur capacité à torpiller les velléités adverses. Peu d’équipes termineront à quarante neuf points cette saison… Dijon l’a fait, à la faveur d’une pression adverse constante sur le porteur de ballon. Jamais Bobby Dixon (8pts, 1pd) et David Melody, harcelés par les intérieurs poitevins, n’auront pu mettre les leurs sur de bons rails. Hormis une domination dans le premier quart (12/7), le promu a sombré corps et âme au rebond (39/28 au final). Etonnant avec une paire d’intérieurs comme Rob Lewin et Zach Moss (17 prises à eux deux).
Et pourtant, en dépit de cette statistique, Dijon a lutté d’égal à égal jusqu’à l’amorce du money-time. La faute à des Poitevins trop dispendieux en attaque (15 balles perdues) et très… maladroits pendant un bail. Dans pareilles circonstances, ils auraient d’ailleurs sans doute coulé à pic la saison passée. Seulement voilà, le PB dispose aujourd’hui de baromètres capables de le maintenir au-dessus de la ligne de flottaison. A l’image d’Antonio Grant, encore impeccable dans son costume de régulateur (11pts, 8rbds, 5pds). «Il apporte de la sérénité au groupe», reconnaît Ruddy Nelhomme. On n’est pas loin de coller la même étiquette à JJ Miller (13pts, 3rbds, 3pds). Les deux compères US symbolisent à merveille le nouveau cru poitevin. Plus mature. Moins naïf. Peut-être moins spectaculaire aussi. Mais qu’importe l’ivresse, pourvu qu’il y ait le parfum… de la victoire.
Photo Seb Jawo
La fiche
A Poitiers, PB86 bat Mi-temps : 29-27. Arbitrage de M. Jeanneau et Mme Delaune. 2500 spectateurs. Evolution du score : 13-11, 29-27, 40-38, 66-49.
La marque
Poitiers : Miller (13), Wright (9), Badiane (7), Fournier (8), Guillard (7), Younger (10), Devéhat (1), Grant (11). Entraîneur : Ruddy Nelhomme.
Dijon : Marshall (12), Dixon (8), Aboudou (0), Moss (9), Harris (4), Leloup (4), Melody (7), Dia (3), Lewin (2), Christophe (0). Entraîneur : Jean-Louis Borg.
Ils ont dit…
Ruddy Nelhomme (entraîneur du PB86) : «L’équipe a été agressive pendant tout le match et a su appliquer ce que nous avions mis en place cette semaine. On a su trouver pas mal de solutions en attaque, même s’il y a eu du déchet dans notre jeu. Il y avait de l’envie de bien faire, mais la défense de Dijon était difficile à contrôler. Je trouve que nous avons fait un bon match. L’écart à la fin s’explique par l’adresse, avec des tirs ouverts à l’opposé. Il faut arriver à enchaîner deux ou trois perfs de suite comme celle-ci. Maintenant, avec cette équipe, j’attends de voir…»
Evan Fournier (ailier du PB86) : «J’étais à zéro panier à trois points marqué depuis le début de la saison. J’ai débloqué mon compteur, tant mieux pour l’équipe. Je crois que c’est la première fois que nous gagnons avec autant d’écart depuis que je joue ici. C’est vrai que je n’ai pas été très adroit, mais je veux montrer que je ne suis pas un joueur unidimensionnel. Nancy ? Ce sera un match comme un autre. Ça va juste être marrant de retrouver Batum.»
Rasheed Wright (ailier du PB86) : «On doit d’abord défendre et prendre des rebonds pour gagner un match. J’ai joué sous les ordres de coach Borg et sa défense oblige à prendre des tirs difficiles, après plus de passes. On joue ensemble depuis un moment et ça se voit. Tout le monde se sacrifie pour l’équipe.»
Jean-Louis Borg (entraîneur de Dijon) : «Ce soir, notre adresse aux tirs a été déficiente. Et Poitiers a retrouvé la sienne avec un quatre sur quatre à trois points dans le dernier quart temps. Dans ces conditions, on ne pouvait pas espérer gagner ici. Il faut être capable de mettre des tirs faciles et ouverts.»
Déchirure à l’adducteur pour Gomez
Forfait pour la réception de Dijon, Cédric Gomez souffre d’une micro déchirure à l’adducteur. Il passera une nouvelle échographie de contrôle vendredi prochain pour connaître l’évolution de sa blessure. « Il sera peut-être arrêté deux ou trois semaines », déplore Ruddy Nelhomme.
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