Hier
Le PB 86 a démarré tambour battant son championnat, en disposant d’Orléans de justesse (65-61). Dans un match ultra-défensif et marqué par une certaine maladresse, les Poitevins ont fait montre d’un bel esprit de corps.
On les avait quittés au printemps sur une douce euphorie, née d’un maintien dans l’élite acquis de haute lutte. On les retrouve à l’automne, fidèles à eux-mêmes, à ces valeurs qui forgent le destin du PB 86 depuis tant d’années. A Saint-Eloi, théâtre étriqué de leurs effusions, Cédric Gomez et ses partenaires sont rarement passés au travers sans combattre jusqu’au dernier souffle. Le premier jour de la rentrée des classes en Pro A a confirmé cette tendance. A défaut de posséder une collection de talents individuels dans son roster, Ruddy Nelhomme dispose d’une équipe. Une vraie. De celles capables de résister aux tempêtes les plus violentes sans jamais plier.
Par deux fois, face à Orléans, le PB aurait pu boire la tasse. D’abord dans le premier quart, à la merci d’Orléanais brouillons (7-4, 3e), avant de mettre le large sur un deuxième panier primé signé N’Doye (9-16, 9e). Ensuite, dans ce troisième quart haletant et maîtrisé (36-29, 23e), jusqu’à ce que Greenne puis Sy sortent de leur boîte (36-37, 24e)). Seulement voilà, dans ces deux cas de figure, le PB a pu compter sur son banc, son arrière banc même !
Devéhat capitalise
Heureux papa d’une petite Sasha vendredi dernier, Yann Devéhat a prouvé face à l’OLB qu’il aurait son mot à dire cette saison. Parfait point de fixation à l’intérieur, « Bobby » s’est goinfré des quinze minutes de jeu offertes par son coach (7pts, 5rbds). C’est en partie grâce à lui que le PB a fondu sur Monds et compagnie dans le deuxième quart. Et un peu grâce à Cédric Gomez, relais efficace de JJ Miller (deux fautes précoces) à la mène.
Oh, bien sûr, il serait réducteur d’expliquer le succès des Poitevins par ces seuls faits de jeu. Car, dans ce match intense et marqué par une indigence offensive rare (38% pour Poitiers, 35% pour Orléans), les stop défensifs d’Evan Fournier –plus à l’aise dans son rôle de cerbère au passage- ou la polyvalence d’Antonio Grant (13pts, 6rbds, 13 d’évaluation) ont tout autant servi les desseins du PB. Au même titre, d’ailleurs, que les deux flèches décochées par JJ Miller (45-43, 30e, 50-46, 32e).
Malgré ces quelques éclairs, malgré une jolie abnégation, Poitiers aura tremblé jusqu’au bout de cette soirée initiatique. Quelques lancers francs ratés ici ou là, de « mauvaises » fautes dans le money time (Fournier sur N’Doye notamment), des ballons chipés par le lutin Pellin (11pts, 3 interceptions) un panier longue distance (de 63-57 à 63-60, 39e) d’un Banks par ailleurs en pénitence (1/10 au final) auraient pu transformer la fiesta en enterrement de première classe. Mais il était dit que le PB 86 prolongerait la douce euphorie du printemps, le temps d’une soirée automnale. C’est peu, mais c’est déjà beaucoup.
Photo Seb Jawo
La fiche
A Poitiers, PB86 bat Orléans (65-61). Mi-temps : 30-27. Arbitrage de MM. Obradovic et Kralj. 2500 spectateurs. Evolution du score : 11-16, 30-27, 45-43, 65-61.
La marque
Poitiers : Miller (11), Wright (6), Badiane (7), Fournier (10), Guillard (4), Gomez (3), Younger (4), Devéhat (7), Grant (13). Entraîneur : Ruddy Nelhomme.
Orléans : Banks (3), Sy (16), N’Doye (10), Greene (5), Monds (10), Pellin (11), Joseph (5), Sangaré (1). Entraîneur : Philippe Hervé.
Ils ont dit…
Ruddy Nelhomme (entraîneur du PB86) : « Nous avons fait un bon match dans l’agressivité défensive. Tout le monde ne nous voyait pas à ce niveau-là (sourire). Nous avons été en place défensivement, même si ce n’était pas abouti sur le plan offensif. Il faudra s’appuyer sur cette défense pour voyager. Globalement, je trouve que nous prestation a été bonne, je suis content. Maintenant, ce n’est qu’un premier match et il va falloir confirmer au Havre, où nous attend un match très important. Antonio Grant ? Il est arrivé en bonne forme et va nous apporter beaucoup par sa grande expérience. »
Evan Fournier (ailier du PB86) : « C’était un match serré et c’est bien de l’avoir gagné, surtout que nous jouions à domicile. Comme nous n’avons pas trouvé de rythme en attaque, il fallait se défoncer en défense. Personnellement, j’avais envie de bien faire et j’ai un peu retenu mes tirs. Je vais travailler pour que cela rentre. »
Yann Devéhat (intérieur du PB86) : « C’est un bon début de saison. Quand c’est costaud et physique comme ce soir, cela me convient bien. Je ne m’attendais pas à avoir autant d’opportunités, mais je compte bien prendre ce qu’il y a prendre cette saison. »
Philippe Hervé (entraîneur d’Orléans) : « J’ai aimé l’esprit, l’intensité de mon équipe. Pour un premier match, ça a joué dans les rails. Maintenant, on a fait preuve d’un manque de vécu collectif à deux-trois moments. Ce que je retiens, c’est la frustration de la défaite. On a eu de bonnes intentions, mais nous avons été un peu trop joueurs. Il faut être plus tueur, surtout sur des petits tirs proches du cercle. »
Deux arbitres bosniens pour siffler PB-Orléans
En conflit avec la Fédération française depuis plusieurs semaines, les arbitres de haut niveau –réunis au sein du Syndicat des arbitres basket-ball élite- n’ont pas officié sur les parquets de Pro A et Pro B ce week-end. Conséquence : le match entre le PB et Orléans a été sifflé par deux Bosniens, MM. Obradovic et Kralj.
Les espoirs vainqueurs
Les espoirs du PB86 ont démarré de la meilleure manière leur championnat. Après une fin de match haletante, les joueurs d’Andy Thornton-Jones se sont imposés 77-73. A retenir, les 21pts et 7 fautes de Kevin Harley.
Du monde en tribune
Mickaël Var, l’ex-intérieur de Poitiers et désormais joueur de l’effectif pro de Pau, a assisté au match en tribunes. La veille, les Palois s’étaient imposés dans les grandes largeurs à Hyères (89-75) avec 4 points de Var. A signaler aussi la présence de Guillaume Quintard dans les travées de Saint-Eloi. Le nouveau coach de Nantes était à Lille la veille, d’où il a ramené une précieuse victoire (65-77).
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