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Attention, sauvons les meubles !
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : jeudi 22 septembre 2011Cette semaine, l'enseigne d'ameublement « France Confort » a ouvert un magasin à Chasseneuil-du-Poitou. Excédés, les professionnels locaux décrient les techniques de vente particulières de ce négociant. «Arnaque», «publicité mensongère», «concurrence déloyale»... Qu'en est-il ?
Vous avez sans doute récemment reçu un courrier ou un coup de téléphone de « France Confort » (voir photo). Si tel est le cas, vous avez alors découvert l'alléchante offre de l'enseigne d'ameublement. Cette dernière vous invite à venir retirer, dans les plus brefs délais, un cadeau à sa nouvelle boutique de Chasseneuil-du-Poitou.
Jusque-là, la démarche commerciale est en tout point légale. La Chambre régionale du négoce d'ameublement ne le nie pas. Elle s'inquiète cependant des méthodes utilisées quand le chaland a été attiré dans les mailles du filet. « Lorsque le client potentiel passe le pas de la porte du magasin, il est alors pris entre le marteau et l'enclume. Ce n'est pas pour rien qu'ils invitent exclusivement des couples. Leur but consiste ainsi à séparer les deux conjoints pour les contraindre implicitement à acheter un nouveau canapé », décrit Francis Obry. Par la voix de son représentant, la Chambre dépeint plus volontiers le « manque de déontologie commerciale ».
Entrés en guerre contre ces sociétés éphémères, les professionnels locaux préfèrent pointer des techniques de vente « borderline ». Comprenez par là que ces dernières travaillent sur le fil du rasoir. « La frontière entre actes légal et illégal est très ténue, expliquent-ils. Malheureusement, ces entreprises ne sont que trop rarement condamnées lorsqu'elles fautent. »
Bisbille entre professionnels du secteur ou véritable mise en garde à destination des consommateurs ? La question est posée. La Direction départementale de la protection des populations (DDPP) livre un premier élément de réponse. « Il n'est pas question de faire un « contrôle au faciès », affirme-t-elle. Si nous sommes sollicités, nous les contrôlerons en bonne et due forme. Reste que des implantations similaires nous invitent la prudence. Pour l'exemple, l'année passée, deux enseignes d'ameublement éphémères aux techniques de vente en tout point identiques nous ont conduits à étudier dix-huit plaintes de particuliers. » Autant dire que les agissements des vendeurs de « France Confort » seront scrutés avec la plus grande vigilance.
Du côté du nouveau spécialiste de la vente de salons et de meubles, point d'inquiétude. Lors d'une visite à visage découvert, le « 7 » a rencontré sept vendeurs avenants. Ici, il n'y a pas de chef des ventes, encore moins de gérant (*). Chaque vendeur est « loué » à des sociétés spécialisées. « Nous sommes totalement indépendants, explique l'un d'eux. Nous n'avons de comptes à rendre à personne. Nous travaillons et vendons pour gagner notre croûte. Ni plus, ni moins. » Pas de salaire fixe. Les vendeurs sont uniquement rémunérés à la commission. Kenzo complète: « Je vais vous dire. J'ai bossé pour l'enseigne d'ameublement à Poitiers. Il n'y a pas de grandes différences dans les méthodes de vente. »
Une distinction de taille est toutefois à faire. La DDPP la précise: « Le fait d'interpeller les consommateurs par courrier ou téléphone, induit que le commerçant est un démarcheur à domicile. Selon le code de la consommation, il obéit à des règles précises. Il doit laisser au client un délai de rétractation de sept jours pour l'achat et de quatorze jours pour un crédit à la consommation. »
En résumé, si vous êtes amené à acheter un canapé à « France Confort », il ne pourra pas vous être livré avant une semaine. Dans le cas où il vous est proposé une livraison dans la journée, l'acte de vente sera déclaré illégal. « Attention, pointe la DDPP. Il vous faudra refuser la proposition du vendeur d'antidater votre chèque afin de bénéficier d'une livraison expresse. »
(*) Lors de cette visite, nous avons demandé à entrer en contact avec les responsables de « France Confort ». Les vendeurs ont expressement refusé de nous livrer toute information à ce sujet.
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