Hier
Après neuf mois de travaux, la place du Maréchal-Leclerc sera entièrement rendue à l’espace public, le 21 juin prochain. Jour de la Fête de la musique.
Alain Claeys aime les symboles. Celui-ci ne doit rien au hasard. En choisissant la date du 21 juin, jour de Fête de la musique, pour inaugurer « sa » nouvelle place Leclerc, le député-maire a délibérément fait le pari de la séduction. Sans doute espère-t-il que cette mise en lumière populaire permettra de cautériser les plaies que neuf mois de travaux contraignants ont ouvertes. Neuf mois bercés par la contestation. Ici de parents d’élèves inquiets pour la sécurité de leurs enfants. Là de commer-çants mis en difficulté par une activité en berne. Là encore de défenseurs du patrimoine horrifiés par la détérioration de quelque vestige architectural. Pivot central de Cœur d’Agglo, l’aménagement du grand parvis de l’hôtel de ville n’a laissé personne insensible. Le voilà désormais arrivé à terme.
« Discrète et élégante »
L’heure de la réconciliation a-t-elle sonné ? Pour Bernard Cornu, adjoint à l’Urbanisme, cela ne fait aucun doute. « Cette rénovation est discrète et élégante et n’a été soumise à aucune surenchère, explique-t-il. Le changement n’est peut-être pas spectaculaire, mais la place, au moins, a gagné en simplicité et en fonctionnalité. Il faut désormais laisser le temps aux Poitevins de s’approprier ce lieu refait à neuf. »
Aujourd’hui, chacun le sait : la révolution au centre s’est concrétisée par la disparition quasi-totale des automobiles aux abords de la place. Seuls quelques bus pourront dorénavant rompre le silence d’un espace totalement dévolu aux piétons. « Cet endroit va retrouver son lustre d’antan, assène Bernard Cornu. Les gens, j’en suis sûr, vont bientôt prendre un réel plaisir à se balader en centre-ville. »
Dans l’esprit de ses concepteurs, le projet a pour obsession de favoriser les points de rencontres et d’échanges. A ce titre, la municipalité est catégorique. « Contrairement à ce que beaucoup de nos concitoyens pensent, la suppression des petits murets n’a pas réduit le nombre de places assises, tempête l’élu. Au contraire, les nouveaux bancs ont décuplé la capacité d’accueil. » Rien de tel qu’une bonne Fête de la musique pour juger sur pièces.
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Du marché Vieil au Maréchal-Leclerc
Pour un touriste en goguette, demander son chemin à un autochtone relève parfois du chemin de croix. « Je souhaiterais me rendre place du Maréchal-Leclerc », questionne le visiteur. « Ah, vous voulez dire la place d’Armes ? », lui répond un premier informateur. « Pour rejoindre la place de l’Hôtel de Ville, vous allez prendre par... », rétorque un second. Mais quelle est donc sa véritable appellation? Place du Maréchal-Leclerc, et ce depuis 1952. Avant cela, elle a eu pour dénomination «Général-Leclerc », dès 1948. Au préalable, l’esplanade s’est appelée «Place d’Armes», après avoir recueilli ce nom de baptême en 1830. Encore, au XIIe, elle était nommée « place du marché Vieil ». A noter que la référence à l’Hôtel de Ville n’a jamais été officielle.
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8000 mètres carrés restaurés
La place du Maréchal-Leclerc s’étend sur quelque 8 000 mètres carrés. Si la circulation routière était autorisée jusqu’en août dernier, le parvis de l’Hôtel de Ville est désormais entièrement rendu aux piétons. Pour faire peau neuve, 406 000 pavés sont venus recouvrir la quasi-totalité du lieu. Au grand désarroi de certaines personnes, les tilleuls de trente ans d’âge ont été coupés. Ces derniers sont remplacés par trente feuillus (17 poiriers, 3 micocouliers, 11 sophora japonica). Les arbres plantés ont au moins sept ans. A l’heure actuelle, ils mesurent entre cinq et sept mètres, et tripleront de taille en quelques années. L’éclairage public est maintenant produit par treize candélabres fabriqués par un designer italien. Pour les nostalgiques de l’ancien bassin, une fontaine circulaire de style «italien3» fera désormais office de point d’eau.
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