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La législation a transformé, en 2004, le lundi de Pentecôte en jour férié non chômé. Puis l’a rétabli en jour férié chômé, en 2008. Il n’en fallait pas moins pour créer la confusion dans les entreprises.
En 2004, le gouvernement Raffarin met en place une journée de solidarité, dont le but est de financer les actions en faveur des personnes âgées. La loi du 30 juin prévoit que cette journée soit fixée par accord collectif de travail. A défaut, elle est systématiquement programmée le lundi de Pentecôte.
Les textes sont mal compris, la polémique enfle. Après quatre années d'une mise en application ambiguë, l'Assemblée nationale adopte, en 2008, une deuxième mouture, moins contraignante. La journée de solidarité est maintenue, mais le lundi de Pentecôte redevient un jour férié et chômé.
Il incombe désormais à l'employeur de fixer les modalités d'accomplissement de la journée de solidarité, après consultation du comité d'entreprise ou des délégués du personnel. Concrètement, le patron peut, au choix, supprimer un jour de RTT, faire travailler les salariés sept heures de plus, ou les faire travailler un jour férié normalement chômé dans l'entreprise. Lundi de Pentecôte y compris !
Décompte sur les RTT
Autant de changements et de cas de figure continuent de semer la confusion dans les esprits. Dans la pratique, les entreprises ont parfois du mal à s’y retrouver. « Pour moi, rien n'est clair, estime ainsi Brigitte Arnaud-Boué, dirigeante de la biscuiterie poitevine Goulibeur, qui a finalement tranché : « Le lundi de Pentecôte n'est plus un jour de congé. Une exception est toutefois admise pour les salariés qui souhaitent célébrer cette fête religieuse. »
Loïc Martin n’est pas du même avis. Le dirigeant de la société d’informatique Inseco reconnaît qu’« il y a encore une vraie ambiguïté ». Il n’en considère pas moins le lundi de Pentecôte comme un jour férié. « Nos contrats de maintenance nous obligent malgré tout à laisser au moins deux salariés de permanence, car beaucoup d'entreprises de fabrication travaillent à la Pentecôte. »
A Inseco, la journée de solidarité est décomptée sur les jours de RTT. Une pratique courante dans un autre secteur, celui du bâtiment. « Les entreprises ont le choix de travailler ou non ce jour-là, confirme Philippe Huet, secrétaire général de la Fédération du Bâtiment de la Vienne. Je ne sais pas comment cela va se passer cette année mais, en règle générale, les boîtes du bâtiment ne bossent pas et répartissent leurs heures en fonction des récupérations du temps de travail. » Finalement, les patrons sont peut-être plus nombreux que l’on ne croit à aller dans le sens de la loi.
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lundi 23 décembre