Les radars se cachent<br> pour punir

Un ensemble de mesures destinées à limiter les accidents de la route ont été prises, au niveau national, le 11 mars dernier. Disposition phare: la suppression des panneaux de signalisation des radars fixes. Effet quasiment immédiat dans la Vienne. Ils seront démontés cette semaine.

Antoine Decourt

Le7.info

3 mai 2007. Quelques jours avant son élection à la présidence de la République, Nicolas Sarkozy le promettait sur les ondes de RTL : « Il n'y aura pas de suppression des panneaux indicateurs de radars automatiques ».
Quatre ans sont passés. Si la mortalité routière a connu une baisse significative sur cette période, la hausse de ces derniers mois a réveillé quelques ardeurs. Réuni en urgence, le 11 mai, le comité interministériel de la sécurité routière a édicté de nouvelles dispositions pour enrayer la « mécanique conjoncturelle ». Parmi elles, l'élimination de ces « panneaux-que-l'on-ne-pouvait supprimer ».
Le préfet de la Vienne a clairement entendu le message. « Le processus est en cours », déclare Stéphane Jarlégand, son directeur de cabinet. A compter de la semaine prochaine, les dix-neuf radars fixes répartis sur le territoire départemental ne seront plus indiqués.
Pour Romain Bonnet, président départemental de la Ligue Contre les Violences Routières (LCVR), « la mesure était attendue de longue date ». « Elle réaffirme l'engagement du gouvernement à sanctionner les comportements délictueux d'une poignée d'automobilistes. »
Du côté de l'Automobile Club de l'Ouest (ACO), la pilule est autrement plus difficile à avaler. « On réamorce la pompe à fric, pérore Philippe Bouvier, représentant de l'association au niveau local. Par cette décision, l'insécurité va l'emporter sur la sécurité. Je m'explique: les conducteurs vont désormais freiner brusquement, lorsqu'ils verront, au dernier moment, le radar. »

Quid des « coyotes » ?


Les avis divergent également sur la détention d'avertisseurs embarqués La polémique enfle. D'autant que les « coyotes » ont le vent en poupe chez les automobilistes habitués à parcourir de nombreux kilomètres. « C'est un équipement de sécurité, justifie Philippe Bouvier (ACO). Personnellement, j'en possède un. Grâce à ce boîtier, je suis aussi prévenu des travaux, des passages difficiles... Ce n'est pas pour cela que je fais des excès de vitesse. »
Un propos qui a le don de hérisser le poil de la LCVR. « Ça fait bien longtemps que ces engins auraient dû être interdits, tempête Romain Bonnet. Ce n'est quand même pas très compliqué de respecter les limitations de vitesse. »
A la préfecture, le sujet est abordé avec précaution. « Aucune décision n'a été prise pour le moment, indique Stéphane Jarlégand. La question est à l'étude au niveau national. » L'interdiction de ces avertisseurs fait cependant peu de doute.

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RADARS
Cinq nouveaux d'ici cet été

« Nous maintenons le cap dans la lutte contre l'insécurité routière, affirme Stéphane Jarlégand, directeur de cabinet du Préfet. Il est plus que nécessaire de poursuivre le dispositif. » Conséquence: trois nouveaux radars fixes seront installés sur le bord des routes de la Vienne, d'ici cet été. Leur localisation ? Motus et bouche cousue. Seul certitude, deux nouveaux radars discriminants complèteront le dispositif. Ces derniers permettent d'identifier les poids lourds, soumis à des limitations de vitesse spécifiques, dans le flux de la circulation. « L'équipement en radars mobiles a également été renforcé », ajoute Stéphane Jarlégand.

ACCIDENT
Baisse du nombre tués dans la Vienne

Si le nombre de tués sur les routes de France a été revu à la hausse en ce début d'année, la Vienne fait figure de bon élève. « Malgré un mois de janvier désastreux, le nombre de tués est en baisse dans le département, indique le directeur de cabinet du préfet. Sur la même période (1er janvier-30 avril), sept personnes sont décédées en 2011, contre huit en 2010. « Depuis sept ans, la baisse est régulière », se félicite Stéphane Jarlégand.

REGLEMENTATION
Les autres mesures

Un taux d'alcoolémie de 0,8 grammes par litre de sang sera désormais sanctionné de huit points de permis, et le portable au volant coûtera maintenant trois points au contrevenant.
Les excès de vitesse supérieurs à 50km/h à la limitation de vitesse sont désormais qualifiés de délit. Pour les contrevenants, sont prévus une peine de prison de trois mois, un retrait de six points et 3600€ d'amendes.
 

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