Aujourd'hui
Deux mois après le séisme japonais, certains commerces poitevins, revendeurs de produits nippons, scrutent avec attention les premiers signes de pénurie. Même si l’inquiétude n’est pas encore de mise, ils restent vigilants. Exemples…
Le 11 mars dernier, la terre a tremblé au large des côtes nord-est du Japon. Deux mois plus tard, les yeux du monde semblent s’être détournés de l’archipel nippon. De l’autre côté de la planète, pourtant, quelques commerçants poitevins ressentent les premières répliques de la secousse.
Revendeurs dans le secteur de l’automobile, de la moto et de l’high-tech, ils sont unanimes dans leurs propos, refusant en bloc de céder à la panique. « A l’image d’un peuple qui a su garder son sang froid, nous devons rester sereins », illustre Régis Cailleteau, gérant de « Trajectoire Moto », concessionaire poitevin de Kawasaki.
Des délais de trois mois à un an
Pour l’heure, les différents professionnels interrogés relèvent très peu de retard auprès de leurs fournisseurs. « Il faut savoir que nous travaillons, aujourd’hui, sur des stocks de produits livrés avant la catastrophe, explique Ramon Marquez, responsable de Saturn à Poitiers-Sud. Maintenant, le secteur de la photographie nous inquiète plus que les autres. 80% des appareils sont fabriqués au Japon. L’approvisionnement va surtout s’avérer problématique pour l’été. »
Les usines des marques vendues en France ont été majoritairement impactées par le séisme. Mais la vraie pierre d’achoppement reste la multitude de sous-traitants oeuvrant sur le marché. « Un tiers des composants électroniques de nos modèles est fabriqué au Japon, renchérit Philippe Duport, responsable d’Extreme Bike, le spécialiste moto Honda. Dans ce domaine-là, nous sommes totalement tributaires des perturbations liées au tremblement de terre, parfois même pour une seule petite pièce. »
Sereins quand même
Conséquence : les premiers retards sont à prévoir pour les prochaines commandes. Chez Saturn, certaines marques d’appareil photo ont vu les délais d’approvisionnement passer de trois mois à un an. « Sur quatre modèles de véhicules, principalement fabriqués dans les usines nipponnes, l’approvisionnement moyen était de deux à trois mois. Nous sommes passés à huit », indique, pour sa part, Dominique Orliange, directeur de la concession automobile Honda.
Reste que les commerçants poitevins font preuve d’une sérénité à toute épreuve. « Je ne ressens pas un gros mouvement de panique dans notre secteur », juge Ramon Marquez. « Les Japonais sont des gens incroyables, de gros bosseurs. Ils se sont rapidement remis au travail. Je pense que les problèmes vont être épisodiques », positive Philippe Duport.
Le mot de la fin est pour Dominique Orliange. « Il faut relativiser. J’espère que nos clients seront compréhensifs. Après tout, qu’est-ce qu’un retard de quelques mois au regard de cette catastrophe et de ce drame humain ? »
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