Sécurité routière : la Vienne resserre la garde

Le nombre d’accidents et de blessés sur les routes de la Vienne a baissé sur les onze premiers mois de 2010, comparativement à la même période 2009. Mais les morts, eux, ont été plus nombreux. La préfecture et les forces de l’ordre passent à l’offensive.

 Vingt secondes pour (r)éveiller les consciences. Derrière l’enchevêtrement de tôles déchiquetées et de cargaisons éventrées, témoignages d’accidents mortels survenus cette année dans la Vienne, le message n’a rien de subliminal. « Il est purement pédagogique. » Stéphane Jarlegand se serait volontiers passé de ce coup de semonce médiatique. Las. Pour le directeur de cabinet du préfet, comme pour l’ensemble des forces de l’ordre départementales, l’heure est grave, l’action nécessaire.

Pendant six semaines, jusqu'au 26 janvier, sous le titre « Sécurité routière, changeons », le clip commandé par ses services va s’afficher en grand sur tous les écrans du Méga CGR de Buxerolles, à chaque début de séance. « Pour que les spectateurs aient vraiment tous en tête ce que la route et les comportements indélicats peuvent engendrer de dangers et de drames. »

Au soutien de son initiative, M. Jarlégand dresse un bilan chiffré éloquent : « Sur les onze premiers mois de 2010, 308 accidents ont été constatés sur les routes du département (contre 321 en 2009). Si le nombre de blessés a lui aussi chuté (400 contre 440), les décès sont, eux, passés de 22 à 36. »

Plus que jamais, alcool, vitesse et stupéfiants sont dans le collimateur de la sécurité routière. « Sur les zones d’intervention de la Gendarmerie nationale et de la Police, poursuit le directeur de cabinet, 11 000 opérations ont été menées, 83 000 personnes contrôlées et 1500 déclarées positives à l’examen d’alcoolémie. »

3526 infractions aux feux rouges

Pour lutter contre tous ces excès (20% des accidentés de la Vienne présentent un taux d’alcoolémie supérieur à la norme, contre 10% en moyenne nationale), l’autorité préfectorale a décidé de renforcer son arsenal. De prévention, donc, mais également de répression. D’ores et déjà, elle s’est engagée à installer, au cours du premier trimestre 2011, un cinquième radar flash au feu rouge, au niveau de Chantejeau, route de Ligugé, à l’intersection des RD162 et R4. « Pour info, poursuit M. Jarlégand, les quatre modèles en place depuis le mi-septembre ont enregistré… 3526 infractions validées en deux mois et demi. C’est une très mauvaise surprise. »

Quatre nouveaux radars fixes et deux autres « discriminants », autrement dit capables de distinguer l’infraction d’un VL de celle d’un poids lourd, vont également s’ajouter au panel déjà existant (dix-huit fixes, huit mobiles, quatre aux feux). Quant aux contrôles, ils vont être renforcés en cette fin d’année, avec pas moins de neuf opérations menées conjointement, d‘ici au 31 décembre, par les trente et une brigades de gendarmerie et quatre unités spécialisées du département.