Les commerçants se révoltent

Près de 150 commerçants, artisans et professions libérales du centre-ville ont répondu à l'invitation de la Fédération des agents économiques (FAE) pour réaffirmer leur opposition au plan de circulation en vigueur depuis le 30 août.

Les oreilles d'Alain Claeys ont dû siffler ce soir. Réunis dans la salle de séminaire du Grand Hôtel (rue Carnot), les gérants mécontents ont fomenté leur plan pour faire reculer le maire de Poitiers.  L'heure de la révolte a sonné. « Nous ne représentons aucun courant politique, nous prônons uniquement la défense des commerçants poitevins. C'est un combat que nous débutons contre le maire et ses boucles de circulation qui découragent les clients », a déclaré haut et fort le président de l'association (220 adhérents). 

54% des clients viennent moins souvent

Claude Lafond a appuyé son argumentaire sur les résultats d'une enquête menée ces dernières semaines par la FAE. Parmi les possesseurs de "Ma carte en ville" (la carte de fidélité des commerçants du centre-ville), 54% avouent venir moins souvent dans le centre depuis la mise en place du nouveau plan de circulation. 34% assurent que les aménagements du projet Coeur d'agglo ne les inciteront pas à venir plus souvent.

Le président de la FAE l'affirme : «Nous ne sommes pas contre le projet Coeur d'agglo. Le centre avait besoin d'être embelli, le résultat sera formidable, mais nous souhaitons revoir le plan de circulation avec les services municipaux.» L'auditoire acquiesce. Fort de ce rassemblement, la FAE sollicitera donc un nouveau rendez-vous avec le maire dès demain.

Perte de chiffre d'affaires

Dans l'assistance, les témoignages de frustration se multiplient à l'approche de Noël. Le gérant d'une agence de voyage de la rue Carnot a vu son chiffre d'affaires (CA) diminuer de 50% au cours des trois derniers mois, quand son antenne, située à Auchan-sud, a enregistré une hausse. La propriétaire d'un restaurant de la rue de la Croix-Blanche a perdu 27% de CA quand son autre établissement, ouvert avenue Jacques-Coeur, a progressé. George Grabski, commerçant indépendant sous l'enseigne du « Dé à 3 faces » (rue Grimaux) est resté souriant malgré « une baisse de 20% de l'activité par rapport à la même période en 2009 ».

Première heure de parking gratuite

Des propositions ont été formulées : la première heure de parking gratuite (proposition plébiscitée), la réouverture en double sens des rues Paul-Guillon et de l'Université, la mise en place de navettes circulant dans l'hypercentre (entre les parkings), le recours à des îlotiers pour gérer et fluidifier la circulation, tout en informant les automobilistes des emplacements de stationnement disponibles. « Pourquoi le marché couvert ne resterait-il pas ouvert tous les après-midis ? », a lancé une voix venue du fond de la salle. « C'est une vieille histoire », a rappelé Claude Lafond.