Aujourd'hui
Chantejeau tout près de la correctionnelle
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : lundi 08 novembre 2010En 2009, l’Etablissement et service d’aide par le travail (Esat) de Chantejeau, à Saint-Benoît, a vécu une année noire sur le plan économique. L’été dernier, le spectre d’une fermeture pure et simple des ateliers a même été agité. Depuis, l’Adapei 86 s’efforce de rectifier le tir. Explications.
« Le travail adapté a encore un avenir à Chantejeau. » Le propos de Catherine Wathelet respire la limpidité. Face à la tempête, la présidente de l’Association des amis et parents d’enfants inadaptés de la Vienne (Adapei 86) tient le cap avec fermeté. En 2009, les comptes de la structure d’insertion par le travail ont viré au rouge avec un déficit estimé à 162 000€. Certains salariés s’en sont émus, au point qu’une rumeur de fermeture pure et simple de l’établissement (menuiserie, métallerie, ensachage, pliage, reprographie, espaces verts…) a même circulé de manière insistante.
« Il n’y aura ni plan social(Ndlr: la structure emploie une quarantaine de personnes), ni fermeture d’ateliers », rassure Eric Pignon, directeur général de l’Adapei 86. L’association s’est engagée à combler le déficit d’exploitation « sur ses fonds propres ». Elle ne s’est pas contentée de déplorer la situation. « Nous avons fait appel à un cabinet extérieur (Ndlr : TopTech) qui pratique le lean management, explique Catherine Wathelet. Cet organisme est intervenu entre avril et juillet pour améliorer les points de blocage au sein de la structure. »
« Capter des marchés de niche »
Cette réflexion stratégique a conduit le gestionnaire à adopter plusieurs mesures depuis la rentrée 2010. À commencer par « un démarchage commercial plus actif » ou encore la « recherche de marchés de niche ». L’objectif consiste clairement à éviter de subir de plein fouet la crise, comme ce fut le cas en 2009. « Nous avions beaucoup de marchés de sous-traitance. Notre but est maintenant de capter des marchés où la concurrence n’est pas trop forte. » Sans grever ses marges en frais de personnels.
Presque à son corps défendant, l’Adapei 86 s’oriente donc aujourd’hui vers une logique de «management économique». « Nous ne voulons pas produire pour produire, mais bel et bien que le travail conserve un sens pour les personnes handicapées. Et que chacun soit heureux d’être là où il est », assène la présidente de l’Adapei 86. Un équilibre décidément périlleux à obtenir.
À lire aussi ...