Aujourd'hui
Comme contre Paris-Levallois, le PB 86 avait fait le plus dur à la pause, en menant de douze longueurs (37-25). Mais cette fois-ci, il a mené sa barque à bon port, face à une équipe limougeaude apathique (73-65).
Il l’a prouvé à maintes reprises par le passé : le PB 86 n’est pas du genre à fuir ses responsabilités. Le contrat proposé ce soir aux hommes de Ruddy Nelhomme était pourtant de taille à lui faire peur : rejoindre Villeurbanne et Pau dans l’excitation du «dépucelage» et ne pas demeurer le vilain petit canard de la classe Pro A.
Dans des Arènes chaud bouillantes, les Poitevins ont enfin honoré la confiance placée en eux par des milliers de supporteurs en fusion. Et quel meilleur cadeau que le scalp du voisin limougeaud pouvaient-ils leur offrir ? Aucun.
Décidément, les héritiers du grand CSP tournent bourrique dès lors qu’ils côtoient les rives du Clain. Aujourd’hui, ils peuvent même s’estimer heureux. Heureux que leurs hôtes aient viré à l’excès de gourmandise au cœur du deuxième acte et ne leur aient pas infligé la rouste qu’ils méritaient de recevoir.
En réalité, les visiteurs n’ont fait illusion que huit minutes. Le temps pour la défense poitevine de prendre la mesure du sculptural Chris Massie, progressivement enclin à vouloir sauver seul la patrie. Face à la masse athlétique du CSP, matérialisée par l’ombre Weis, le PB répondait alors par un jeu plus fluide. Tout simplement plus fluide. Son adresse, parfois évanescente, se montrait à cet instant suffisante pour contrer les rares velléités visiteuses. Un contre magistral du jeune Evan Fournier se chargeait dès lors d’enfoncer une première banderille au soir du premier quart-temps (21-17).
Zack Wright trop seul
La suite allait donner de quoi rassasier les amateurs de défis. Celui opposant le dynamisme poitevin à l’apathie limougeaude allait les servir. Indigents à distance, monolithiques et lents sous la raquette, les hommes d’Eric Girard payaient finalement cher de ne pas jouer, tout bonnement, au basket. A l’inverse, Guillard et les siens montaient en régime, pour lâcher les chevaux.
A la pause, le PB s’offrait le même écart que contre Paris-Levallois. Mais il redémarrait beaucoup mieux la seconde période, Rasheed Wright offrant d’entrée à ses couleurs un missile digne de ses grandes heures (47-31, 22e).
Rien, dès lors, ne pourrait stopper les Poitevins dans leur marche cadencée. Rien, sinon le péché d’orgueil suggéré en amont. A ce jeu, le CSP, emmené par un Zack Wright soudain fringant (18 points au total), se refaisait la cerise pour recoller à huit points (67-59). Trop tard !
Sans forcer, sans briller outre-mesure non plus, Poitiers, guidé par un Younger impérial, ralliait finalement le port sans l’avarie un moment redoutée.
Contre Limoges, les victoires sont toujours belles. Celle-ci a une saveur particulière. Car c’est la première. La première d’une saison enfin lancée.
Crédit photo Seb Jawo
La fiche technique
A Poitiers (Les Arènes). Poitiers Basket 86 bat Limoges CSP 86 73-65 (mi-temps : 37-25). 4200 spectateurs. Arbitrage de MM. Viator, Canet et Dubois. Score par quart-temps : 21-17, 16-8, 22-15, 14-25.
La marque
PB86 : Gunn (9), Wright (12), Badiane (10), Ona Embo (4), Younger (16), puis Guillard (10), Gomez (4), Fournier (6), Devéhat (0), Costentin 2)
Limoges: Souchu (2), Guinn (5), Massie (14), Z. Wright (18), Desroses (11), puis Salmon (7), Banks (2), Weis (0), D’Almeida (4), Bennett (2).
Ils ont dit…
Ruddy Nelhomme (entraîneur du PB 86) : « On a fait un bon match, en respectant les consignes et en étant agressif défensivement. Il fallait cette victoire pour lancer la saison. Maintenant, il reste encore du travail, car on n’a pas tout contrôlé. Mais je ne vais pas faire la fine bouche. »
Eric Girard (entraineur de Limoges) : « Nous avons été battus dans l’agressivité et la révolte est venue trop tard. Je commence à être inquiet au sujet de Cédric Banks. D’autres joueurs ont été anormalement absents. Il faut absolument que nous soyons plus constants dans les matches à l’extérieur. »
Evan Fournier, ailier du PB 86 : « On a fait un très bon match défensif, en prenant Limoges à la gorge. Le public nous a beaucoup encouragés et ça nous a portés. Personnellement, je ne me suis pas pris la tête après ces trois rencontres ratées. J’ai continué à garder confiance en moi. »
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