
Aujourd'hui
Ô temps, suspends ton vol…
L'édito de la semaine est signée Nicolas Boursier.
Plus 13% de passagers vers Londres, + 23% vers Lyon, 7108 transportés à partir ou en direction de Barcelone-Girone, une « croissance raisonnable » vers Edimbourg… À chaud, la saison estivale de l’aéroport de Poitiers-Biard se révèle «bonne ». « Nous serons, à la fin 2009, sensiblement sur les mêmes chiffres que l’année dernière, soit 120 000 passagers », reconnaît Yves Louzé, directeur général de la CCIV, exploitant de la structure. S’il ne progresse plus, l’aéroport poitevin ne recule pas. Une sorte de prouesse, compte tenu de la paralysie du ciel au printemps dernier -rappelezvous, le volcan islandais…- et des mouvements de grève des contrôleurs aériens. «Nous avons perdu l’équivalent de vingt-quatre vols… »
Ces péripéties mettent, a priori, Poitiers-Biard à l’abri d’un éventuel coup de Trafalgar de Ryanair. Pour mémoire, la compagnie low-cost vient de quitter sa base de Marseille. « Avec cette compagnie, nous avons un contrat courant sur trois ans, rappelle Yves Louzé. Mais cela ne nous empêche pas de prospecter auprès d’autres opérateurs.»
Nouvelle ligne en 2011
L’exploitant envisage d’ailleurs l’ouverture d’une nouvelle ligne « à l’été 2011 ». « Nous ferons des propositions en ce sens au syndicat mixte. » Et c’est là qu’une cassure pourrait s’opérer. Les trois membres (Grand Poitiers, Conseil général et CCIV) de cette structure fondée en 2007 ne semblent pas sur la même longueur d’onde au sujet du développement de l’aéroport.«Je regrette vraiment que certains ne le considèrent toujours pas comme un outil d’aménagement du territoire», souligne André Sénécheau, vice-président du Département et président… du syndicat mixte.
«Je suis pour un développement, mais pas à n’importe quel prix ! », rétorque Alain Claeys. Le député-maire de Poitiers et président de Grand Poitiers, que le sujet irrite au plus haut point, dressera «son» bilan d’étape une fois rendu public l’audit de la Chambre régionale des comptes. Une question de semaines. En attendant, on sait que les tiraillements évoqués plus haut ont empêché Poitiers-Biard de bénéficier d’un aller vers Barcelone le vendredi au lieu du mercredi. «Nous négocions pour avoir le jeudi », observe Yves Louzé. Il rappelle, à toutes fins utiles, que « les retombées économiques de l’aéroport sont estimées à 40M€ (*) dans la Vienne, alors que les trois partenaires mettent chacun 500 000€ ». Fin du débat ?
(*) Ce chiffre résulte d’une étude réalisée en 2008 par le cabinet TMO. Lequel estime que chaque passager entrant à Biard pèse 352€ en termes de dépenses
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