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Thierry Breuil : « En période de crise, il faut aller de l’avant »
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : jeudi 29 juillet 2010En période de crise, la meilleure défense reste l’attaque. Alors que l’activité peine à redémarrer dans le bâtiment, la société Breuil (72 salariés environ, 6,5 M€ de CA) vient de reprendre son concurrent, Muzzolini et fils. Le patron de l’entreprise familiale, Thierry Breuil, précise les contours de cette cession.
Le tribunal de commerce de Poitiers a autorisé Breuil Bâtiment à reprendre les activités de son concurrent Muzzolini, en liquidation depuis le 12 juillet. Pourquoi vous êtes-vous intéressé à cette société ?
« Depuis plus de dix ans, mon optique est de continuer à progresser. Je ne suis pas du genre à rester sur le bord de la piste. C’est en période de crise qu’il faut aller de l’avant. Si plus personne ne bouge par peur des conséquences, l’économie se paupérisera. Nous comptons bien décrocher davantage de marchés avec ces effectifs complémentaires. Cela s’impose de toute façon. En répondant à la demande locale, on repoussera l’arrivée de grands groupes nationaux. »
Quelles conséquences cette reprise aura-t-elle sur les effectifs de Muzzolini et fils ?
« Le 16 septembre prochain, Breuil recrutera douze ex-salariés de Muzzolini sur trente-neuf. Au total, nous serons donc quatre-vingt-quatre pour un chiffre d’affaires variant entre six et sept millions d’euros selon les années. Pour Breuil, ce recrutement représente une progression de 20% des effectifs strictement productifs. Ils seront tous sur le terrain. Nous disposons déjà d’une charge de travail suffisante pour cette main d’œuvre. Mais, dans l’état actuel du marché, c’était le nombre maximum de collaborateurs que Breuil pouvait absorber sans provoquer l’effondrement de l’ensemble. »
Le marché de la construction et de la rénovation est-il aussi morose qu’on le dit ?
« Le marché n’a jamais connu pire situation ! La crise dure dans le bâtiment depuis janvier 2009. Au plan national, le nombre de constructions neuves a chuté de 30% et les mises en chantier tardent à remonter. Résultat, la concurrence est si acharnée que les prix se négocient 20% au-dessous du niveau normal. Le moins-disant est préféré à la qualité. Les enseignes sont très souvent obligées de s’engager à perte sur des chantiers pour maintenir l’activité. Quitte à puiser dans leur trésorerie. Les entreprises du bâtiment cherchent à éviter les licenciements car les gens compétents sont difficiles à trouver. Si les logements sociaux et les travaux de rénovation tirent l’activité vers le haut, je ne vois pas encore de redressement durable. »
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