Le boom des jachères apicoles

La Région compte aujourd’hui 1000 hectares de jachères apicoles contre 2 500 recensés en France. Une performance à mettre principalement au crédit des agriculteurs et de la coopérative Terrena Poitou.

Arnault Varanne

Le7.info

Depuis l’année dernière, Gérard Vidal est un exploitant agricole investi d’une mission d’utilité publique. Etabli à Marçay, le céréalier a planté sept hectares de mélilots, sainfoin et autres phacélies sur ses jachères agricoles. Autrement dit, il a transformé ses terres au repos en véritable garde-manger pour les abeilles. Par pure conscience écologique ? «Non, j’ai simplement pris conscience de l’intérêt de le faire. Je m’en suis même voulu de ne pas y avoir pensé plus tôt…», explique l’intéressé.

Comme lui, plusieurs dizaines d’agriculteurs affiliés à la coopérative Terrena Poitou ont joint le geste à la parole en 2009 et 2010. Au point de transformer la région en championne de France avec 1 000 hectares semés contre… 2 500 au niveau national. «Nous avons réussi à réunir la conscience écologique et la conviction », admet Dominique Birault, chargé de communication de Terrena et initiateur de la démarche. Pour autant, il reste beaucoup de travail de persuasion à effectuer. En France, 300 000 hectares de jachères pourraient servir à alimenter les abeilles, baromètres essentiels de la biodiversité.

Petits effets, grande conséquence

Investi de cette mission, le réseau national Biodiversité pour les abeilles bat le rappel à intervalles réguliers, persuadé qu’on peut «conjuguer une production apicole et agricole de qualité avec le respect de l’environnement ». « Il suffit de modifier 0,5,% de la zone de butinage des abeilles pour leur octroyer les deux tiers de leur alimentation quotidienne », remarque Pierre Testu, animateur du Réseau.

Même s’il existe de multiples causes de mortalité dans les essaims -une quarantaine recensée-, la raréfaction des ressources alimentaires constitue l’une des plus reconnues. Par ricochet, moins d’abeilles signifie une pollinisation incomplète et des récoltes (fruits, légumes et céréales) en baisse. Dans ce contexte, vive les jachères apicoles…

Arnault Varanne 

A savoir
Sur la photo, Dominique Birault (Terrena Poitou), Gérard Vidal (agriculteur) et Pierre Testu (réseau Biodiversité pour les abeilles).

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