mardi 24 décembre
Vendredi après-midi. Sur réquisition du Parquet, les hommes de la brigade anti-criminalité de Poitiers partent en chasse. Objectif : ramener Bernard au poste…
14h - L’initiative est un plat qui se mange froid. Aujourd’hui, elle attendra. Car il y a des ordres. Le Parquet en a fait la demande : il faut trouver Bernard et le ramener au poste. Le gaillard, quarantaine imbibée, est connu pour ses actes de violence répétés. Il a encore frappé. Reçu cinq sur cinq par David et sa meute.
14h30 - Les véhicules des deux binômes naviguent dans les mêmes eaux. “En cas d’interpellation, prévient Cédric, il ne faut jamais être trop loin les uns des autres.” Le gars Bernard a ses ,habitudes dans deux quartiers ,de la ville. Le compteur affiche 30 km/h. Les artères de la cité sont explorées. Rien. Le bougre n’a pas daigné sortir le bout de son nez.
15h10 - Tiens, qu’est-ce qu’il fait celui-là à tripoter cet auto-radio ? “Police ! Papiers, s’il vous plaît !” Vérification est faite auprès du central. Le jeune homme apostrophé n’est pas connu des services de police. Il est devant chez lui. Et se retrouve tout penaud contre ,sa voiture. “Excusez m’sieur on vous voyait penché et on croyait que…” Fausse alerte.
16h30 - Bernard n’est pas ,oublié. Il est simplement mis “entre parenthèses.” “Eh oh, on la connaît cette Clio !” Cédric et David, les deux pilotes ont repéré le même véhicule. À son bord, c’est sûr trois habitués des stups. La chasse s’engage. Sur un parking de supermarché, l’auto est prise en sandwich. Fausse manoeuvre. Elle se paie le luxe de reculer dans la berline de Cédric et Loïc. Le brigadier, sept ans de Bac en région parisienne, trois à Poitiers, sort comme une furie. “Vos mains, montrez-moi vos mains.” Coup de sang sans suite. Le trio, pour une fois, n’a rien à se reprocher. “Tout est en règle. Mais on les retrouvera.”
17h20 - Rien à se mettre sous la dent. Bernard n’a toujours pas bougé. “On va aller faire un tour à La Blaiserie”, annonce Didier. Mauvaise pioche ! “Agression à Kyoto, agression à Kyoto !” La radio crépite. Les quatre fulminent. “Put…, on y était y’a dix minutes.” Un lycéen a été frappé par trois individus, avec casquettes vissées en arrière sur le crâne. Il faut y aller. Refaire le chemin inverse. Trêve de plaisanterie. Sirènes hurlantes, moteurs en transe, les deux bagnoles de la Bac se fraient un chemin dans le trafic. Top chrono : cinq minutes et quarante secondes plus tard, Saint-Eloi est de nouveau en vue. Las. La victime a tardé à appeler les secours. Trouver ses agresseurs relèverait désormais de l’exploit. Deux ou trois gamins sont questionnés. Mais ce ne sont pas eux, a priori, qui ont sévi. Fichue journée !
18h30 - Il est temps de revenir au commissariat pour un premier débriefing. “En moyenne, on appréhende une personne par jour”, insiste David. Pour l’instant, sa bande fait chou blanc. Mais la garde n’est pas terminée. Dix minutes plus tard, la radio refait des siennes. Nouvelle agression. En voiture, Simone ! Bernard, lui, ne perd rien pour attendre.
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