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« Il faut se demander à quoi on est prêt pour permettre à l’autre de vivre. » Si son auteur ne s’était appelé Richard Berry et s’il n’avait brillé sous le feu des projecteurs médiatiques, cette phrase ne serait sans doute jamais sortie des cartons de l’indifférence. Car offrir un rein de son vivant, comme l’acteur d’« Union Sacrée » le fit pour sa sœur en 2005, relève encore d’une pratique intimiste et rare.
Depuis ses premiers pas en 1986, le centre de néphrologie, hémodialyse et transplantation rénale du CHU de Poitiers assiste, hélas impuissant, à cette constante stagnation du don de soi. « Sur 796 greffes de reins pratiquées sur toute cette période, seules 25 ont été effectuées à partir d’organes de donneurs vivants, explique le Professeur Guy Touchard, chef du service. Les campagnes de communication se heurtent à d’importantes réticences, voire des peurs, que seules les personnes concernées sont à mêmes de refouler. »
90% des greffons fonctionnent 5 ans après l’intervention
Guy Touchard ne se sent pas de taille à lutter contre les moulins à vent. A braver les interdits philosophiques et les phobies humaines. Mais son statut de médecin lui confère le devoir d’éveiller les consciences. « En chirurgie, le risque zéro n’existe pas, concède-t-il, mais dans le cas d’un prélèvement de rein, le taux de mortalité est estimé à 0,04%, il est similaire à tout acte chirurgical du même ordre nécessitant une anesthésie générale. »
Son plaidoyer est un vibrant hommage à la vie. « Il est prouvé, assure-t-il, que les transplantations à partir de donneur vivant donnent de meilleurs résultats que celles pratiquées à partir des donneurs décédés. Les raisons en sont multiples. Les donneurs vivants sont sélectionnés et en parfaite santé, les dates d’opération sont programmées, le rein, lorsqu’il est prélevé, ne nécessite pas de conservation froide pendant une longue durée et ne souffre d’aucune altération du type de celle induite par la mort encéphalique. »
En résumé, plus l’organe est sain, meilleures sont les chances de réussite de la greffe. « Et le traitement que le receveur devra prendre à vie pour prévenir le rejet sera moins lourd », précise Guy Touchard. Les données statistiques ne peuvent qu’étayer son propos : 80% des greffes effectuées avec des reins prélevés chez des personnes décédées sont fonctionnelles à cinq ans. C’est bien ! 90% avec des reins de donneurs vivants. C’est mieux !
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