Le poids des mots, le choc des réseaux

Interdits d’antenne par le Conseil supérieur de l’audiovisuel, Twitter et Facebook entrent en force dans le Robert illustré 2012. Paradoxal ? L’avis de Liliane Jagueneau, enseignant-chercheur à la Faculté de Langues.

Arnault Varanne

Le7.info

 « La pratique consistant à renvoyer les téléspectateurs sur un réseau social sans le citer est informative (…). En revanche, le désigner nominativement revêt un caractère publicitaire. » L’injonction du Conseil supérieur de l’audiovisuel aux chaînes de télévision et radios, en date du 6 juin, se veut claire. Plus question d’appeler le citoyen à « en savoir plus » sur les pages Facebook et Twitter de telle ou telle chaîne. 

À première vue, la décision peut paraître un brin rétrograde au regard de la boulimie avec laquelle chacun d’entre nous utilise les réseaux sociaux. D’autant qu’une autre actualité n’a pas manqué de défrayer la chronique : l’intronisation dans le Robert  illustré & Dixel 2012 de « tweeter », « tweet » ou encore… Facebook. « Cela met en relief un élément capital : le dictionnaire n’est pas une autorité, mais il enregistre l’usage », estime Liliane Jagueneau, enseignant-chercheur à la Faculté de Lettres et Langues de l’Université de Poitiers.

« Une source de vitalité »

Linguiste mais pas puriste, l’intéressée estime l’entrée de nouveaux anglicismes -e-learning, smartphone, mail- comme une « une source de vitalité pour la langue française ». « De toutes les manières, l’innovation tient aussi à la prononciation de ces mots. Qui imagine encore qu’appartement est un terme anglais et redingote d’origine italienne ? », interroge Liliane Jagueneau. 

Autrement dit, la langue française n’est pas en danger avec l’invasion des anglicismes extraits du Web. « Les représentations alarmistes font plus de mal que de bien, coupe l’enseignant-chercheur. Le français se porte très bien ! » Nous voilà rassurés…

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