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Le devenir du Printemps de Poitiers est au cœur de toutes les interrogations. Entre spéculations et certitudes… tentative de décryptage.
Cela fait plus de quarante-cinq ans que le Printemps fait partie du patrimoine municipal. Quarante-cinq ans que le Grand magasin de la place Leclerc, ouvert au public le 7 février 1965, berce le quotidien de plusieurs générations de Poitevins.
Depuis quelques semaines, voire quelques mois, l’avenir du bastion commercial de la capitale régionale fait toutefois l’objet de vives inquiétudes. Dans toutes les bouches, une seule question : le Printemps passera-t-il l’hiver ?
La direction locale du magasin et celle de son siège parisien n’ont fait jusque-là qu’entretenir le mystère en se réfugiant derrière un mutisme persistant. Il semble pourtant acquis que la société italienne La Paolo de Cesare, propriétaire de l’enseigne depuis septembre 2007, soit plus que jamais à l’aube de grandes décisions.
En juin 2010, le bail du magasin, assorti d’un préavis de six mois, arrivera à expiration. La mairie, dont on sait qu’elle souhaite accélérer la rénovation de son centre-ville dans le cadre du projet Cœur d’Agglo, aimerait que le locataire du 2 place Leclerc l’éclaire, avant le 31 décembre, sur ses intentions. Francis Chalard, adjoint aux finances, confirme la position du bailleur. « Le propriétaire des murs (NDLR, un fonds de pension français avec la Caisse des Dépôts) nous a assuré qu’il n’était plus vendeur, et qu’il s’inscrivait désormais dans notre projet urbanistique. Il nous ainsi confirmé que la façade du magasin serait rénovée à l’unisson courant 2010. »
"Invités" à faire du chiffre
Véritable « verrue » esthétique, cette façade ne restera donc pas longtemps en l’état. Mais quid des entrailles ? Il n’est plus de secret pour personne que Le Printemps, frappé par la crise économique et la vive concurrence des galeries marchandes du nouvel Auchan et de Beaulieu pour une Promenade (Géant), a vu sa notoriété décliner. Depuis la nomination, en juin, d’un nouveau directeur, Thierry Tomorak, les employés du magasin ont été « invités » à capter la clientèle et à faire du chiffre. M. Tomorak lui-même affirme qu’il a été nommé dans le but de doper les finances et de « relever un défi qui s’inscrit dans la durée. » La réfection estivale, pour 200 000 €, des escalators de l’établissement, tombés en panne l’hiver dernier, irait donc dans le sens de la renaissance espérée. Mais le pari pourra-t-il être relevé à temps ? Rien n’est moins sûr. Entre la pression des résultats financiers, l’intérêt éventuel de repreneurs (les Galeries Lafayette ont récemment manifesté leur intérêt pour un redéploiement commercial vers des villes moyennes) et la volonté municipale d’être rapidement « tenue au courant », Le Printemps et son propriétaire italien, Maurizio Borletti, ont visiblement le couteau sous la gorge. Gageons que la rencontre, prévue fin octobre, entre le même M. Borletti et Alain Claeys, permettra de desserrer l’étreinte.
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jeudi 21 novembre