Florence Jardin : « C’est un budget de massacre »

Vote du budget 2025, fiscalité, parking Notre-Dame de Poitiers, devenir de l’aéroport... La communauté urbaine est engagée sur tous les fronts dans sa dernière année pleine avant les Municipales. Sa présidente Florence Jardin 
se veut combative.

Arnault Varanne

Le7.info

Le budget 2025 
(voté le 4 avril)
« Nous avons aujourd’hui zéro marge de manœuvre sur les recettes qui diminuent et les dépenses qui augmentent. C’est un budget de massacre qui s’annonce avec 3,1M€ de moins, dont 1,5M€ à payer rien que pour l’augmentation des cotisations sur la caisse de retraite de la fonction publique. C’est comme si nous créions 31 postes... qu’on ne va pas créer ! 
Le programme d’investissement a été évalué à 57M€, c’est légèrement moins que ce que nous avions prévu. Les demandes s’élèvaient à 63M€. »

Aéroport : 
« Les coûts dépassent 
l’entendement. »

La fiscalité

« Nous travaillons encore sur tous les scénarios, y compris l’augmentation de la fiscalité sur la taxe foncière(*) ou la Contribution financière des entreprises. Nous voudrions l’éviter mais c’est le seul levier pour ne pas trop dégrader nos indicateurs financiers. Contrairement à d’autres collectivités, nous avons choisi de ne pas diminuer les subventions. Globalement, il faut bien voir que l’éloignement du service public, c’est le rapprochement des extrêmes de droite. L’Etat fait payer à d’autres sa mauvaise gestion. »

Les parkings

« Nous savons que le budget de rénovation du parking Notre-Dame sera colossal. 40M€ ? J’ai un chiffre un peu inférieur mais cela se compte en dizaines de millions d’euros. Poser des étais coûte déjà 3M€ (cf. repères). Nous voudrions consolider le travail réalisé sur l’ensemble des parkings dont on sait qu’ils sont vétustes. C’est légitime que les commerçants soient inquiets, mais je rappelle que des alternatives ont été trouvées, avec des bus gratuits le samedi notamment. Grand Poitiers s’interroge sur ce que doit être l’offre de parkings demain et comment la financer. Aujourd’hui, aucun n’est en bon état, les tailles de places ne sont pas adaptées, des problèmes de sécurité se posent... »

L’aéroport de Poitiers-Biard
« Le débat ne porte pas simplement sur rester ou partir du syndicat mixte de l’aéroport de Poitiers-Biard (la collectivité verse chaque année 
760 000€, ndlr), mais sur l’intérêt des habitants du territoire. Si nous continuons de financer un service que nous n’avons pas (la ligne Poitiers-Lyon, ndlr), ça pose question. Si le Département veut nous mettre dehors pour après nous dire que le déclin de l’aéroport est de notre faute, nous n’avons pas envie de porter le chapeau. Si c’est pour récupérer nos idées, nous ne sommes pas d’accord non plus ! La ligne Poitiers-Lyon ? Je ne vois pas qui, aujourd’hui, pourrait faire une proposition tarifaire raisonnable. Les coûts dépassent l’entendement. »

(*)En 2021, Grand Poitiers avait augmenté de 300,78% le taux de la part intercommunale de la taxe sur le foncier bâti, ce qui avait provoqué à l’époque des réactions très vives.

À lire aussi ...