Les Griffons 
en mission

Après une première moitié de saison prometteuse, le Grand Poitiers handball 86 peut légitimement viser la montée en N1 Élite. Entre ambitions sportives et exigences financières, le défi s’annonce de taille.

L e Grand Poitiers handball 86 a redémarré sa saison samedi par une défaite face à Torcy (29-32). Mais les Griffons restent troisièmes au classement de la poule 2 de Nationale 1. Ils peuvent donc encore rêver de monter en Nationale 1
Elite. L’équipe affiche un bilan convaincant à la mi-saison avec sept succès, deux nuls et cinq revers en quatorze rencontres. Une performance d’autant plus remarquable que des changements profonds sont intervenus à l’intersaison. L’équipe fanion s’est renforcée avec l’arrivée d’un nouvel entraîneur ainsi que de cinq recrues. Insuffler une nouvelle dynamique n’a pas été une mince affaire pour le technicien Romain Guillard, ancien entraîneur de l’équipe réserve de Caen, en Nationale 2. « Pendant la préparation estivale, j’ai passé beaucoup de temps à transmettre mes idées, ma vision du jeu. Il a fallu que l’on apprenne à se connaître, explique-t-il. La mayonnaise a plutôt bien pris. » 
La saison n’avait pourtant pas démarré sous les meilleurs auspices… Les deux défaites consécutives face à Saint-Cyr et Torcy -déjà- en ouverture du championnat sont venues rappeler au Grand Poitiers handball 86 qu’aucun adversaire ne serait à sous-estimer. 


Au-delà de l’adversité, Romain Guillard doit composer avec les blessures. « Nous avons quatre joueurs indisponibles, dont certains blessés pour une longue durée », déplore l’entraîneur. Toutefois, l’équipe a su se réinventer en intégrant des joueurs de la réserve, à l’image d’Adrien Tillet (23 ans), pur produit du Grand Poitiers handball 86,
où il évolue depuis l’âge de 
6 ans. Le jeune portier a su saisir sa chance et s’imposer dans le sept de départ. « Dès le début de saison, le coach nous a fait comprendre qu’il n’y avait pas de hiérarchie. J’ai su en profiter », 
confie-t-il.


Des moyens à la 
hauteur des ambitions

Si le volet sportif semble en phase avec les objectifs fixés en début de saison (Le 7 n°656), le club dispose d’une trésorerie à la hauteur de ses ambitions. « Aujourd’hui, nous sommes en mesure de prétendre à la Nationale 1 Elite. Collectivités et partenaires privés nous ont apporté des garanties en cas de montée », 
explique Romain Guillard. Soucieuse d’éloigner ces clubs de la banqueroute, la Fédération française de handball fixe un cahier des charges exigeant pour accéder au niveau professionnel. Parmi les critères figurent la présentation d’un budget minimum de 500 000€ et l’incorporation d’au moins trois joueurs professionnels. Des conditions que le club semble prêt à remplir, mais qui ne doivent pas occulter l’essentiel : la performance sur le terrain. « Nous avançons match par match, sans nous enflammer. Il reste encore douze journées et beaucoup de choses peuvent se passer », 
tempère Adrien Tillet. Une approche pragmatique qui reflète l’état d’esprit de l’équipe, déterminée à rejoindre la N1 Elite, trois ans après l’avoir quittée.

DR - Dew Photographie