Plus économique mais aussi plus écologique, la vente de jouets de seconde main ravit petits et grands à l’approche des fêtes de fin d’année. Elle concerne aujourd’hui tous les publics.
Guirlandes scintillantes, odeur de marrons chauds, sapin décoré... Les bambins ne s’y trompent pas : l’heure est venue de s’adresser au célèbre Père Noël. D’année en année, les lutins redoublent d’efforts pour soigner leur empreinte carbone. Comment ne pas les comprendre… Sur l’ensemble de la période des fêtes, les cadeaux sont responsables de 3 575 kilotonnes(1) de CO2 à l'échelle de la France, ce qui équivaut à 53kg par personne. Il s'agit du premier poste d’émissions de gaz à effet de serre. « Il y a une prise de conscience écologique, certes, mais la première motivation reste économique. De
3 tonnes de jouets récupérés en 2023, nous sommes passés à 15 tonnes cette année en déchetterie », indique Pierre-Jean Glasson, salarié de la ressourcerie Youpi Jeux Recycle. Cette prise de conscience collective se traduit dans les chiffres. Une étude du cabinet IDM Familles(2) montre que 69% des parents envisagent d'offrir des jouets d'occasion à Noël. Les particuliers ne sont pas les seuls acteurs de ce changement.
« Auparavant, nous devions démarcher les entreprises pour qu’elles collectent des jouets. Désormais, elles organisent spontanément des actions », se réjouit Nicolas Xuereb, directeur du Secours populaire de la Vienne. Des acteurs privés tels que Le Grand magasin, Orpi, Biocoop, ainsi que le marché de Noël -le dépôt est possible au stand de la buvette- participent activement à la collecte de jouets réutilisables.
Tous concernés
La période des fêtes est associée aux moments en famille, mais certains se sentent hélas laissés de côté. « Étudiants, familles monoparentales et seniors isolés sont souvent oubliés au profit des familles. Tous sont pourtant concernés par la magie des fêtes et l’augmentation du coût de la vie. C'est pourquoi tous les objets sont les bienvenus », indique Nicolas Xuereb. Du côté du P’tit Saint-Ouen des particuliers, vide-placard permanent à Saint-Benoît, on remarque des profils d'acheteurs différents et variés. « Il n’y a pas de profil type d’acheteur. Certains ont une démarche anticonsumériste, d’autres viennent pour des raisons économiques. Dans les deux cas, les clients nous expliquent que leur vision du réemploi a évolué », explique Florence Dansereau gérante du magasin. Boudée il y a quelques années, la seconde main est donc aujourd'hui devenue une alternative plébiscitée.
(1)Etude de l’Ademe, Les impacts environnementaux des fêtes de fin d’année, Goodwill et ObSoCo 2022.
(2)Réalisée par le Groupe Xerfi.