Aujourd'hui
Un recrutement difficile, des professionnels peu formés aux nouvelles techniques et un marché fragilisé... Le secteur de l’isolation, fortement sollicité dans les rénovations énergétiques, doit s’adapter à différentes problématiques.
Le marché de la construction connaît des soubresauts depuis un an, avec des incidences sur les différents corps de métier du bâtiment. Hausse du coût des matériaux et difficultés d’accès aux prêts induisent une baisse d’activité globale. « Cela a des conséquences sur le marché puisque qui dit construction dit forcément isolation », indique Benoît Jacquemin, président de la Fédération française du bâtiment (FFB) de la Vienne. Heureusement, « aujourd’hui on rénove plus qu’on ne construit. » Avec « environ 55% de parts de marché dans la rénovation et 45% pour le neuf dans le département », les professionnels du secteur interviennent majoritairement chez les particuliers mais aussi auprès d’acteurs publics, comme l’université. Ceux-ci doivent s’adapter aux nouvelles normes de rénovation énergétique. Un marché spécifique qui « varie en fonction des aides ». S’agissant des particuliers, MaPrimeRénov’, levier majeur, a notamment dû être réévaluée et assouplie. « Il y a eu un coup de frein en début d’année. On a réussi à faire changer les choses mais ça va mettre du temps à repartir. » Une attente forcément préjudiciable pour les entreprises du bâtiment.
Un métier en constante évolution
Les objectifs du gouvernement en matière de rénovation énergétique (8,6Md€ dépensés depuis 2017, 370 000 rénovations performantes visées par an) ont également un impact sur la main-d’œuvre. « C’est plus compliqué de recruter dans ces métiers très physiques et il y a eu en parallèle d’énormes évolutions », explique le président de la FFB 86. Les professionnels doivent en effet s’adapter aux nouvelles normes et se former aux nouvelles techniques. « Aujourd’hui, par exemple, nous faisons beaucoup d’isolation par l’extérieur alors qu’il était usuel de procéder par l’intérieur auparavant. » Les matériaux utilisés sont également différents. C’est le cas du chanvre, encore marginal dans le département. « Très peu d’entreprises ont été formées pour en poser. C’est un matériau plus cher, certes, mais plus vertueux car naturel. Les normes tendent vers cela. » Ainsi, l’une des clés pour suivre la cadence consiste à mieux former les futurs professionnels. En septembre, le CFA des métiers du bâtiment a justement lancé une préparation opérationnelle à l’emploi dédiée à l’isolation thermique par l’extérieur.
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