mardi 24 décembre
Le nombre de signalements de situations de harcèlement scolaire a presque triplé en un an dans la Vienne. La parole se libère et les dispositifs mis en place par l’Education nationale, dont le programme pHARe, semblent porter leurs fruits.
A la rentrée 2023, l’Education nationale a clairement franchi un cap en matière de lutte contre le harcèlement scolaire, avec la mise en place de mesures coercitives (exclusion temporaire ou définitive dans le 1er degré et au collège...) et l’extension du dispositif pHARe au lycée. Dans la Vienne, si aucun élève n’a été changé d’établissement, le nombre de signalements est passé de 56 en 2022-2023 à 148 l’année dernière. « C’est le signe que la parole s’est libérée, avance Emmanuelle Berna, référente académique harcèlement scolaire. La communication très forte du ministère sur la possibilité de pouvoir être entendu porte ses fruits. »
Un système rodé
Dans le détail, les services du rectorat notent « une courbe qui commence en CM1 avec un pic en 5e et 4e ». Autant d’années de « turbulences » dans lesquelles la vigilance s’avère nécessaire. Les parents ne sont cependant plus démunis. D’abord parce qu’ils peuvent aujourd’hui saisir directement l’école ou le collège pour faire part de la situation de leur enfant. Charge ensuite aux référents de l’établissement d’apaiser les conflits, ce qui est fait « dans 98% des cas ». Ensuite parce que les numéros nationaux (3020, 3018 pour le cyberharcèlement) débouchent sur un entretien « sous 24 heures » avec le référent académique dédié. « Lui-même se tourne ensuite vers l’établissement et fait de la médiation, complète Emmanuelle Berna. Mais rien que l’écoute fait du bien aux familles... »
A ce jour, chaque établissement dispose d’une équipe de cinq personnes ressources pour mener les entretiens avec les élèves concernés. En complément, dix élèves volontaires agissent « comme des vigies pour prévenir les situations ». La Journée nationale de lutte contre le harcèlement, en novembre, le concours du même nom, qui ouvre droit à une remise de prix, ou encore les réunions de rentrée avec les parents participent de la sensibilisation nécessaire. Des efforts restent cependant à réaliser sur le cyberharcèlement, qui représente seulement 8% des signalements.
La Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) de la Vienne se félicite de la prise de conscience des autorités dans la lutte contre le harcèlement scolaire. « Cela progresse à tous les niveaux, mais il faut continuer à alerter et informer, en restant vigilant. C’est une démarche collective, note Pierre Amar, secrétaire général de la FCPE 86. Les familles attendent surtout d’être écoutées et tenues informées de ce qui se passe dans une situation donnée. » Il y a quelques années, Lina, la fille de Bouziane Fourka a subi une mise à l’écart au collège. « Elle a eu des résultats catastrophiques en 6e et 5e, mais elle a été aidée dans son parcours par M. Desmazeau et est aujourd’hui en classe prépa. Il n’y a pas de fatalité ! », avance le trésorier de la FCPE 86.
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