Prométée 
carburant du changement

Le 18 juin dernier, la plateforme Prométée s’est agrandie en inaugurant une seconde unité. Une manière pour le laboratoire Pprime de regrouper ses forces pour répondre, notamment, aux enjeux de la transition écologique.

Charlotte Cresson

Le7.info

Nom de code : Prométée 2. Fonction : centre d’essais du laboratoire de recherche en sciences de l’ingénieur Pprime. Mission : répondre à des enjeux de société en termes d’environnement, de sécurité et de compétitivité dans les domaines de l’aérospatial, de l’aéronautique et de l’énergie. Basé sur la Technopole, l’institut Pprime poursuit sa course vers l’innovation grâce à la plateforme Prométée 2, inaugurée le 18 juin dernier. Un
investissement de 8M€ de la Région Nouvelle-Aquitaine a été nécessaire pour compléter le site déjà existant (Le 7 n°624) dont la surface globale s’élève désormais à 4 500m2 (16M€). Pour Majdi Khoudeir, directeur de l’Isae-Ensma, 
« cette nouvelle plateforme permet de répondre aux enjeux de différentes transitions, notamment climatique ». 
Les chercheurs espèrent notamment participer à la création de carburants durables dans le cadre du projet Pergola (Propulsion par Ergols Avancés), mis en place avec le Cnes et qui vise à construire un banc d’essai de nouveaux carburants pour les moteurs spatiaux. 
« La réglementation européenne Reach interdit certaines substances chimiques dans le carburant pour protéger la santé humaine et l’environnement. Par exemple, l’hydrazine a été beaucoup utilisée mais est trop dangereuse », explique Karl Joulain, directeur de Pprime. L’objectif est donc de trouver des ergols innovants présentant de faibles risques pour les utilisateurs et à faible impact environnemental. « L’alcool, l’eau ou l’oxygène peuvent être utilisés en aérospatial, tout comme les carburants de synthèse SAF (Sustainable aviation fuel, ndlr). » 
A défaut de les produire, les chercheurs de Prométée étudient la façon d’intégrer ces carburants durables au moteur. « Sur les SAF, il s’agit d’analyser les capacités d’inflammation et les comportements de la flamme face à un écoulement fortement turbulent. » 


Apprivoiser l’hydrogène

L’autre piste étudiée par le laboratoire pour accompagner l’aérospatial, l’aéronautique et l’énergie vers la transition écologique réside dans les moteurs à hydrogène. Mais « il faut faire des essais ». De nombreux obstacles se dressent en effet sur le chemin des chercheurs. « Nous allons y arriver mais il y a des problèmes à régler. L’hydrogène produit beaucoup d’eau qui abîme les matériaux. De plus, il nécessite d’être stocké à très haute pression, c’est très dangereux. Les réservoirs des avions seraient ainsi trois fois plus gros. Ce n’est pas envisageable pour des voitures mais nous l’envisageons pour des véhicules plus lourds comme des trains », indique le directeur de Pprime. Les scientifiques de la nouvelle plateforme Prométée 2 observent ainsi « le comportement de l’hydrogène et la résistance des réservoirs », 
ainsi que le changement de phase de la molécule dans un espace contraint. La totalité des équipements de Prométée 2 devrait être sur le site dans les prochains mois.

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