Une mise en abyme potache et cynique

Avec Le Deuxième Acte, film d’ouverture du Festival de Cannes, Quentin Dupieux reste fidèle à lui-même et invite le spectateur à s’interroger sur les sujets qui agitent le monde du cinéma, et plus globalement la société.

Charlotte Cresson

Le7.info

Seulement trois mois après Daaaaaali !, Quentin Dupieux revient avec un treizième long-métrage : Le Deuxième Acte. Après avoir assisté à une scène d’ouverture avec ce qui semble être le travelling le plus long de l’histoire du cinéma, le spectateur découvre un casting quatre étoiles réuni au milieu de nulle part. L’intrigue semble simple. Florence (Léa Seydoux) veut présenter David (Louis Garrel), l’homme qu’elle aime, à son père Guillaume (Vincent Lindon). Problème, David ne partage pas ses sentiments et espère que son ami Willy (Raphaël Quenard) saura séduire la jeune femme dans le but de s’en débarrasser. Seulement voilà, la simplicité ne fait pas partie du vocabulaire de Quentin Dupieux. En réalité, ces quatre individus sont des personnages joués par des acteurs avec leurs propres émotions et avis. Une mise en abyme donc, qui demande au spectateur une vraie gymnastique cérébrale. Après avoir abordé les problématiques rencontrées dans le monde du théâtre avec Yannick, le réalisateur s’en prend au milieu du cinéma dans ce nouveau long-métrage. L’utilisation de l’intelligence artificielle, le mouvement #MeToo, l’aspect financier mais aussi l’égo de certains acteurs et la fragilité de ceux qui débutent sont abordés dans une intrigue potache et cynique. Léa Seydoux et le reste du prestigieux casting se tournent ainsi en dérision pour le plus grand plaisir des cinéphiles. Ironie de l’histoire, Le Deuxième Acte a ouvert le bal du Festival de Cannes le 14 mai dernier. Comme à son habitude, Quentin Dupieux intrigue et dérange autant qu’il fascine.

Comédie noire de Quentin Dupieux, avec Léa Seydoux, Louis Garrel, Vincent Lindon, Raphaël Quenard, 1h20.

À lire aussi ...