Lutte contre les incendies : tous concernés

Face aux risques d’incendie accrus par la sècheresse, le Sdis 86 s’organise. Veille, formation… Les sapeurs-
pompiers sont en première ligne mais la prévention s’impose à tous les usagers de la forêt et des espaces naturels et se réfléchit au niveau régional.

Claire Brugier

Le7.info

Les violents incendies qui ont ravagé l’été dernier plus de 20 000 hectares de forêt à Landiras et près de 7 000 à La Teste-de-Buch, en Gironde, ont marqué les esprits et rappelé l’urgence de la prévention. Au niveau national, 72 000 hectares d’espaces naturels ont brûlé en France (19 711 incendies), ce qui a incité le gouvernement à présenter le 11 avril dernier un plan de lutte contre les incendies de forêt. Alors, même si la Vienne et ses 125 000ha boisés ont jusqu’à présent été épargnés, « il est important de sensibiliser, de développer cette culture, car avec une végétation plus stressée par la sècheresse, les feux vont se propager plus vite, avertit le capitaine des pompiers Pierrick Martinez, référent dans le domaine. C’est latent, nous avons déjà des signaux faibles en ce sens. »

En 2022, le Service départemental d’incendie et de secours de la Vienne (Sdis 86) a enregistré 980 sorties, dont 41% concernaient des feux de broussailles et forêts, 59% de cultures. Ici comme ailleurs, neuf départs de feu sur dix ont une origine humaine, volontaire ou accidentelle. 
« Le département est classé en zone à risque au même titre que la Gironde ou les Landes, le risque remonte », complète Fabienne Benest, la directrice-
adjointe du Centre national de la propriété forestière (CNPF) en Nouvelle-Aquitaine.

Le CNPF, qui représente 93% des forêts du département, n’est pas le seul à s’inquiéter. Sous l’impulsion de la Direction départementale des territoires (DDT), l'Office national des forêts, l’Office de la biodiversité, l’Agence régionale de santé ou encore la Chambre d’agriculture se mobilisent. Les réunions d’information se multiplient, le 31 mai à destination des maires, le 6 juin des exploitants agricoles… En clair, la prévention s’organise, dans la Vienne et au-delà.

En veille active 
depuis avril

« Les feux de forêt ou d’espaces naturels nécessitent tellement de moyens qu’ils impliquent de réfléchir au niveau régional, souligne Pierrick Martinez. Les feux de Gironde ont mobilisé l’an dernier une vingtaine de pompiers de la Vienne pendant un mois et demi, et nous sommes aussi intervenus en Charente-Maritime, dans les Deux-Sèvres et en Charente. »

Au quotidien, le Sdis 86 est 
« en posture de veille active depuis avril ». Tous les jours, les données météorologiques sont croisées avec les connaissances des risques en local (sols, type de végétation…) et la réponse opérationnelle adaptée. « Avec 25 engins spécialisés, nous sommes bien équipés. » Et préparé. A ce jour, la moitié des effectifs (1 500 sapeurs-pompiers au total) a été formée et une dizaine de cadres ont encore récemment participé à une session de guidage des moyens aériens, les bases arrière pour Canadair les plus proches se trouvant à Châteauroux ou Angers.

Reste la question de l’accessibilité. Une étude commandée par la DDT à l’agence MTDA (Bouches-du-Rhône) devrait permettre de cartographier les zones à risque, les points d’eau ainsi que les secteurs où les pistes restes insuffisantes, notamment à cause du morcellement des parcelles.

Photo : Sdis86.

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