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Assez rare pour être soulignée, l’apparition d’aurores boréales dans le ciel français, jusque dans la région, trouve une explication scientifique. Eric Chapelle, médiateur en astronomie à l’Espace Mendès-France, décrypte le phénomène.
C’est un spectacle magique qui s’offre aux habitants de l’Europe du Nord ou des terres australes bien plus souvent qu’aux Néo-Aquitains. Et pourtant, les aurores boréales, ces halos lumineux qui ondulent dans le ciel, s’observent parfois dans l’Hexagone. Dans la nuit du 23 au 24 avril, de la Vendée à l’Indre-et-Loire, en passant par Toulouse ou les Hautes-Alpes, nombre de témoignages ont fait état de tels phénomènes. « Pas chez nous, témoigne Eric Chapelle, le ciel était trop nuageux. » Le médiateur en astronomie à l’Espace Mendès-France, à Poitiers, admet que l’apparition d’aurores boréales sous nos latitudes est « peu fréquente mais pas impossible ». Les spécialistes évoquent 2025 comme prochaine échéance.
S’éloigner de la ville
Comment se forment-elles ? « Les aurores proviennent de particules solaires chargées électriquement. Quand elles arrivent dans l’atmosphère, elles touchent les gaz de la magnétosphère. Se crée alors ce phénomène lumineux. » Par la force des choses, la terre agit comme un aimant, d’où la prééminence des aurores boréales ou polaires au pôle Nord, et australes dans l’hémisphère sud. Lorsque les charges sont « assez importantes », la collision est donc visible sur d’autres endroits du globe. Le 26 février 2023, le météorologue deux-sévrien Maxime Barreau avait réussi à capturer une aurore dans son objectif depuis Mauléon. D’ailleurs, s’il peut s’observer à l’œil nu, le phénomène est plus visible avec le capteur d’un appareil photo voire d’un smartphone. « En général, quand une éruption solaire est décelée, on sait que deux à quatre jours plus tard, les particules vont apparaître, elles vont beaucoup moins vite que la vitesse de la lumière ! » Un conseil : mieux vaut s’éloigner des sources lumineuses de la ville pour les admirer.
Des couleurs magnifiques
Reste -a minima- une question : à quoi attribuer les couleurs des aurores boréales ? Eric Chapelle répond : « Dans l’atmosphère, on trouve deux types de gaz, le dioxygène, l’oxygène, et le diazote, l’azote. Quand ces particules touchent ces atomes, une réaction se produit. L’oxygène accepte une certaine énergie qui correspond à du vert, l’azote au bleu. » En fonction des altitudes, entre 100 et 200km, les concentrations donnent un panel de couleurs différent. Sous nos latitudes, les aurores boréales restent fugaces. Au pôle Nord, elles se manifestent « plutôt en période hivernale ». Pas dangereuses en soi, les tempêtes solaires peuvent toutefois avoir des conséquences sur les satellites et les installations électriques. Elles sont donc surveillées par plusieurs organismes, notamment en Amérique du Nord.
DR Vincent BioretÀ lire aussi ...
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jeudi 21 novembre