Boutineau redevient Boutineau

Quatorze ans après avoir intégré le groupe Sorégies, l’entreprise Boutineau vient de retrouver son indépendance et son nom, sous l’impulsion de Thierry Bosne. Depuis novembre, elle a déménagé à Biard.

A l’échelle de la Vienne et dans le petit monde du bâtiment, le nom de Boutineau résonne depuis plus de cinquante ans, depuis 1966 précisément. En passant dans le giron de Sorégies, il y a quatorze ans, la TPE spécialisée dans le génie climatique a longtemps conservé son identité. Mais depuis trois ans et son installation à Vouneuil-sous-Biard, elle affichait celle de Sorégies Services. Le changement de nom aura été de courte durée. L’entreprise, qui a emménagé début novembre dans de nouveaux locaux à Biard, vient d’être rachetée. Elle retrouve ainsi son indépendance et, simultanément, son appellation d’origine. « Les équipes ont changé, les marchés aussi mais Boutineau a toujours une image forte », note Thierry Bosne. Le nouveau dirigeant est arrivé en juin 2021 en tant que directeur général de la filiale de Sorégies. Six mois plus tard, il proposait au groupe de l’acquérir. « J’ai découvert une entreprise avec des compétences techniques fortes et des personnes investies dans leur travail, mais aussi un environnement économique qui rend la Vienne attractive. »

Parisien d’origine, ingénieur ESTP de formation, Thierry Bosne a évolué dans de grands groupes comme Nord France Constructions, Vinci ou Dalkia. En 2009, il a expérimenté -sans le succès escompté- la création d’entreprise dans le secteur de la maison individuelle, puis l’activité de consultant. En rachetant Boutineau (65 salariés, 6M€ de chiffres d’affaires), il avance sur un terrain déjà connu avec la volonté de recentrer l’entreprise sur ce qui a fait sa réputation : le chauffage, le froid, l’électricité, la ventilation et la climatisation, que ce soit en installation comme en maintenance, auprès des professionnels comme des particuliers.

Développer le photovoltaïque

Dans un premier temps, l’entreprise va poursuivre l’installation des compteurs Linky engagée sous l’égide de Sorégies et qui représente encore aujourd’hui un quart de l’activité. « Il en reste 25 000 à installer jusqu’en 2024, précise Thierry Bosne. Puis les effectifs seront redéployés vers le photovoltaïque. » 
Il constitue une piste de développement, de même que l’éclairage public, en sommeil depuis quelques années, ou encore l’installation de bornes de recharge pour véhicules électriques. Les premiers investissements iront à la formation et au renouvellement des outils informatiques. Il s’agit de ne pas s’endormir sur ses lauriers, d’autant que les premiers effets de la crise se font sentir, la hausse du coût des carburants sur le parc automobile de quarante-neuf véhicules, mais aussi de nouveaux comportements chez les clients. « On voit que certains particuliers commencent à limiter leur contrat d’entretien de chaudière ou de pompe à chaleur, de ramonage aussi », remarque Sophie Brunet, adjointe commerciale.

La TPE n’échappe pas non plus à la problématique du recrutement. Pour compléter l’équipe de pose des compteurs Linky, elle a récemment embauché six nouveaux techniciens en CDD. Mais globalement, « c’est très compliqué, confirme Thierry Bosne. Nous devons travailler sur notre attractivité pour correspondre aux attentes de la nouvelle génération. C’est à l’entreprise de s’adapter."