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L’année 2023 s’annonce compliquée dans les communes de la Vienne, obligées de construire un budget à l’équilibre dans un contexte inflationniste. Les maires de Nouaillé, Dangé-Saint-Romain et La Roche-Posay s’efforcent de relever le défi.
Le chiffre est éloquent et a circulé la semaine dernière, à l’occasion du Salon des maires et des collectivités locales, à Paris. 71% des communes envisagent de diminuer leurs investissements l’année prochaine contre 32% en 2022. « Il faut un nouveau pacte financier entre l’Etat et les collectivités », estime Marie-Jeanne Bellamy, présidente de l’Association des maires de la Vienne. Sur le terrain, de fait, l’heure est à la rigueur. « On a du mal à se projeter », reconnaît Michel Bugnet. Le maire de Nouaillé-Maupertuis se montre « plus inquiet » de l’inflation que de la hausse des coûts de l’énergie car elle va « entraîner une hausse des taux d’intérêt ». N’empêche, entre autres mesures, la commune a choisi de couper le chauffage dans les vestiaires du stade. « On va s’en tirer avec 20% d’augmentation », prolonge le maire. Le passage aux Led dans les bâtiments ou l’isolation par l’extérieur du gymnase permettront à court terme d’adoucir la note. A moyen terme, le projet de salle polyvalente (3M€) va devoir patienter, alors qu’« on espérait démarrer en 2024 ». Idem pour le réaménagement de la route principale (1,5M€). « Notre problème, c’est l’incertitude », appuie Michel Bugnet. confronté depuis la rentrée au renchérissement des menus de la cantine. La Ville a pris sa part, les parents « compréhensifs » ont aussi mis la main au porte-monnaie.
« Persévérance et détermination »
« Construire un budget pour 2023 ? Oui, c’est un casse-tête », avoue Nathalie Marquès-Nauleau. La maire de Dangé-Saint-Romain, nouvelle Petite ville de demain, le répète à l’envi : « On a mangé notre pain blanc ! » La première magistrate et son équipe cherchent à « multiplier les économies », notamment en fermant une partie d’une école pour la réhabiliter. De façon encore plus concrète, Dangé a gagné « près de 2 000€ » sur la mise en place des illuminations de Noël, réalisée par un prestataire extérieur. Et beaucoup d’objets de déco sont fabriqués « maison ». Phosphorescents, ils ne nécessitent pas d’alimentation électrique. « On essaie de trouver des idées, d’être créatifs », abonde Nathalie Marquès-Nauleau. N’empêche, des projets tels que le pôle santé seront ajournés. Qu’à cela ne tienne, la maire et son équipe gardent le moral, alliant « persévérance, détermination et méthode des petits pas ».
« Trouver un équilibre »
A 30km plus à l’est de la Vienne, la situation financière n’est pas plus rose. Car même dans une cité thermale comme La Roche-Posay, dopée par son casino, la crise sanitaire a laissé des traces. « Nous sommes une commune de 1 600 habitants, atypique, qui a un surclassement de 5 000 à 10 000 habitants », rappelle Yannick Tartarin, maire d’une collectivité de trente agents. « L’énergie, c’est +70% sur un an, on a pris des mesures de sobriété comme tout le monde. » L’éclairage public y est désormais coupé de 22h (0h30 avant) à 6h du matin. Mais La Roche-Posay prépare la riposte et s’apprête à réaliser une étude de faisabilité pour installer des panneaux photovoltaïques sur les bâtiments publics voire des ombrières sur les parkings. Comme beaucoup de petites communes, la cité thermale votera son budget en mars. De quoi permettre aux élus de plancher sur les chiffres. « Il faut trouver un équilibre entre un budget de fonctionnement raisonnable et la poursuite des investissements », martèle Yannick Tartarin. En somme, regarder l’horizon à travers un brouillard de plus en plus épais.
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