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A peine élus sur les 1re et 3e circonscriptions de la Vienne, Lisa Belluco et Pascal Lecamp ont fait leur entrée au Palais Bourbon. Les deux nouveaux députés EELV et MoDem envisagent leur mandat sous l’angle de l’ouverture... dans une configuration politique inédite.
Comme sa prédécesseure Françoise Ballet-Blu, Lisa Belluco cherche à installer sa permanence aux Couronneries. « Mais pour l’instant il n’y a pas de local... », soupire la nouvelle députée de la 1re circonscription. Presque dix jours après son élection, l’élue écologiste n’a pas eu beaucoup le loisir de se poser, entre ses obligations au Palais Bourbon, les réunions du groupe EELV, le choix de son équipe de collaborateurs... Hier (lundi), l’ingénieure en construction avait rendez-vous avec son employeur pour formaliser les choses. « Un mandat parlementaire n’est pas compatible avec une activité professionnelle. » Dans le même « esprit », elle s’apprête à rendre ses deux délégations -à l’urbanisme- à la Ville et à la communauté urbaine. « Mais je siègerai toujours au conseil municipal », précise-t-elle. Lisa Belluco estime « essentiel » de « passer du temps à l’Assemblée ».
Elle saura cette semaine si son vœu d’intégrer la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire est exaucé. Au-delà, l’ancienne candidate de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) fait de l’ouverture un préalable à son action. « Nous sommes un groupe d’opposition, mais nous sommes prêts à être constructifs. S’il y a des textes qui correspondent à nos valeurs et à ce que nous souhaitons, on ne les bloquera pas pour le principe. » Elle se dit prête à travailler avec Sacha Houlié, malgré ses déclarations d’après-second tour sur une supposée collusion entre extrême-gauche et extrême droite dans les urnes(*). « On a le même âge, le même genre de profil... On peut se retrouver sur certains sujets ! » Un premier rendez-vous commun avec la maire de Poitiers et présidente du conseil de surveillance du CHU Léonore Moncond’huy est programmé début juillet.
Pascal Lecamp : « J’espère que mon passé de Scandinave m’aidera »
Le consensus, Pascal Lecamp le cultive depuis son passage en Norvège, où il a travaillé pour UbiFrance. « J’espère que mon passé de Scandinave m’aidera, mais je reconnais que pour un latin, c’est dur ! », s’amuse le nouveau député de la 3e circonscription entre deux déplacements protocolaires. Tout de suite dans le bain de la fonction, l’actuel maire de Civray -il rendra son écharpe après le 8 juillet- a pris ses marques à l’Assemblée au sein du groupe MoDem. Il ne revendique aucune commission -« je suis un bleu ! »-, même si son « expérience de quarante ans dans l’économie, les affaires étrangères et la défense » pourrait servir ses desseins. « Comptez sur moi pour jouer les extrême centre, ajoute-t-il. Nous devons tous agir pour nos concitoyens. Le premier test sur le pouvoir d’achat sera intéressant. J’imagine que tout le monde voudra aboutir, il faudra voir où placer le curseur. Bon, si au bout du plusieurs mois ça ne fonctionne pas... »
Son équipe ? Pascal Lecamp ne l’a pas encore constituée, pas plus qu’il n’a acté le lieu d’implantation de sa future permanence. « Nous sommes en phase de réflexion avec ma suppléante, sachant que la circonscription fait plus de 100km et compte trois centres urbains. » Cette semaine, l’Assemblée nationale élira les présidents de ses commissions, dont celles des Finances que se disputent le Rassemblement national et la Nupes. Un nouveau bras de fer à attendre. Les deux nouveaux députés de la Vienne seront aux premières loges.
(*)Au soir du second tour, Sacha Houlié avait indiqué ceci : « Il y a une vague nationale assez dramatique avec une fusion dans les urnes de l’extrême droite et de l’extrême gauche. Je l’ai constaté dans la circonscription, dans les méthodes. Je trouve ça délétère ce qu’on a vécu avec du collage sauvage, des menaces... »
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