Consternés par les ravages causés à la planète par les Hommes, les esprits de la Terre ne peuvent plus rester de marbre. L’un d’eux, Neela, est déterminé à éradiquer l’humanité et toute autre forme de vie, en guise de jugement dernier. Pour parvenir à ses fins et imposer sa vision, il tente de manipuler Asura, future déesse de la destruction. Mais que fera-t-elle de son immense pouvoir ?
Commencée avant la pandémie de Covid-19, cette histoire interroge notre impact sur le changement climatique, la crise alimentaire, la déforestation… « La planète ne se porterait-elle pas mieux sans les humains ? » Cette question a été le point de départ pour le Japonais Eldo Yoshimizu, qui signe là une fable naturaliste ancrée dans le réel, à la fois sombre et désespérée. Le coauteur de Gamma Draconis se distingue une fois de plus par son style proche du réalisme, au trait fin et précis, et par une composition des planches savamment réfléchie. Certaines illustrations occupent des pages entières, renforçant ainsi la dimension divine du récit. Toujours attaché à la Vienne, le mangaka consacre encore quelques pages à un élément du patrimoine local, en l’occurrence le château de la Mothe-Chandeniers, ici admirablement croqué. Côté édition, Le Lézard Noir livre encore un très bel objet relié. Ce one shot de Yoshimizu est déjà un incontournable de son catalogue.
Hen Kai Pan, éd. Le Lézard Noir (192 pages). Prix : 18€.
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