Ses projets pour la résidence Pasteur

Michel Soulard vit depuis trois ans au sein de la résidence Pasteur, à Poitiers. L’ancien pharmacien de Montmorillon espère y organiser un Salon du livre, planter des arbres, installer une volière... Tout en peaufinant son dernier ouvrage, Ma route du Rrom. Inépuisable.

Arnault Varanne

Le7.info

Depuis la sortie du livre Les Fossoyeurs signé Victor Castanet, il existe une sorte de 
« bad buzz » autour des Ehpad. Et à juste titre vu les dérives dénoncées... Mais il serait injuste de jeter l’opprobre sur tous les établissements. « Ça fait mal aux équipes qui font le maximum pour prendre soin des résidents... », reconnaît Christine Moine, directrice de la résidence Pasteur (groupe Colisée), à Poitiers. Ici, pas de rationnement de nourriture. « On mange même trop ! », lâche Michel Soulard, comme un cri du cœur. Au lieu de jeter la nourriture, le résident suggère d’installer une volière où des poules pourraient finir les restes dans une logique circulaire. L’idée fait son chemin mais, à dire vrai, dans l’esprit de l’ancien pharmacien de Montmorillon, les projets fusent.

« Certains se noient 
dans une goutte d’eau ! »

Histoire d’agrémenter la vue des résidents (89 à ce jour), le Poitevin préconise de 
« planter des arbres colorés » le long du jardin des Sens et en bordure de l’entrée. Ses recommandations, contenues dans une note digne d’un conseiller patrimoine, se portent sur un jacaranda, un érable du Japon, un liquidambar et un ginko biloba. A la page 8 du document, il convient désormais d’ajouter son idée de Salon du livre. 
« Certainement à l’automne »,
imagine la directrice. Le résident approuve d’autant que son carnet d’adresses peut lui permettre de toucher beaucoup de monde. « Si les gens acceptent de se déplacer pour en discuter. J’ai l’impression que certains se noient dans une goutte d’eau ! (sic) »

Sa route du Rrom

A 89 ans, Michel Soulard se projette, s’impatiente, écrit, participe aux ateliers mis en place par l’équipe d’animation. En un mot et en un seul, il détone, malgré une vilaine chute en 2018 qui l’oblige désormais à circuler en fauteuil roulant. 
« Mais je peux encore me mettre debout ! », lance-t-il fièrement. « Il est curieux et très cultivé », observe Christine Moine, à la tête de l’établissement depuis décembre. C’est cette même curiosité qui pousse le citoyen d’honneur de la Roumanie à se pencher, une nouvelle fois, sur son pays de cœur. ll a déjà rédigé une centaine de pages de sa Route du Rrom (sans faute, rassurez-vous), sorte de mémoire de ses quatre décennies au pays des Carpates. Ceux qui entretiennent une correspondance numérique avec lui savent que Michel Soulard est du genre déterminé. 

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