Une trentaine de conseillers numériques sont actuellement déployés dans des collectivités, associations et structures du département pour diffuser les bonnes pratiques. Le dispositif est financé par l’Etat pendant deux ans.
Face à l’illectronisme, qui toucherait 17% de la population française selon l’Insee, l’Etat finance le recrutement et le déploiement jusqu’en juin de quatre mille conseillers numériques, dont une trentaine dans le département. La formation de ces professionnels a été confiée à l’Afpa et à Simplon.co, lesquels ont pu missionner localement d’autres organismes. Dans la Vienne, La Fabrique du numérique, émanation de l’Ecole de la 2e chance de Châtellerault, vient ainsi de former entre septembre et janvier (250 à 420 heures selon les cas), vingt-cinq conseillers(*). Ils ont été préalablement recrutés par une collectivité, une association, un centre social, une médiathèque ou tout autre structure accueillant du public, avec l’aval de l’Agence nationale de la cohésion des territoires. Tous ont validé un tiers du titre professionnel
« responsable de médiation numérique » et un niveau 4 ou 5 de Pix (attestation de compétences numériques). Leurs profils ? Variés et paradoxalement sans compétences numériques spécifiques. « Le conseiller n‘est pas un expert informatique », prévient Harouna Diarra, chef de projet. « Sa mission est de rapprocher des gens du numérique en favorisant le développement des usages, renchérit le formateur Laurent Kascmarek. C’est pourquoi nos meilleurs profils ne sont pas nécessairement ceux qui sont bon techniquement. » En d’autres termes, le conseiller numérique n’est ni un réparateur informatique, ni là pour faire « à la place de ».
Vers l’autonomie
« Notre objectif est d’amener les gens vers l’autonomie numérique. Les accompagner dans leurs démarches administratives ne vient qu’en troisième position, sachant que pour cela le département dispose déjà de dix-huit et bientôt vingt-cinq France Services, explique Nathalie Bâcle, nouvelle conseillère de Vienne numérique et coordinatrice du réseau. Nous pouvons proposer des ateliers, organiser des réunions à domicile, dans des clubs sportifs… Il ne faut pas hésiter à innover. » Une cartographie permettra bientôt à tout un chacun de repérer le professionnel le plus proche. Seul bémol : l’Etat finance le dispositif pendant deux ans. A voir ce qu’il adviendra ensuite des conseillers numériques de la mairie de Gençay, de la communauté de commune du Haut-Poitou, du Département…
(*)Le reste des effectifs de la Vienne a été formé en distanciel par WebForce3 La Rochelle.