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Dans la Vienne, le nombre de centres de vaccination augmente au rythme des doses disponibles. Dans les communes choisies, le gain pour la population vaut bien l’investissement consenti.
Depuis la semaine dernière, Chauvigny est doté de son propre centre de vaccination. Ravi de cette initiative, André, 71 ans, était là dès le premier jour : « Je suis de Jardres, c’est plus pratique de venir ici que d’aller à Poitiers ou ailleurs. J’ai eu un rendez-vous en quelques jours. C’est rapide et très bien organisé. » Ce centre va faciliter la vie de milliers d’habitants de l’Est de la Vienne -surtout âgés- qui n’auront pas à parcourir des dizaines de kilomètres pour recevoir leur injection. Gérard Herbert, le maire de la commune, en est bien conscient : « C’était très important. J’avais sollicité les autorités dès le 7 janvier mais, à l’époque, il fallait éviter de multiplier les sites de vaccination parce qu’on manquait de doses. Jusque-là, nous étions un peu les parents pauvres du département. » Désormais la capacité annoncée est de 120 injections par jour grâce essentiellement au soutien de sapeurs-pompiers volontaires des environs (médecins, infirmiers, secrétaires…). Pour la première fois, le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis86) est mobilisé pour gérer un centre de vaccination. Il est également appelé à s’occuper de celui de Buxerolles dans les prochains jours et se tient prêt à participer à l’ouverture du vaccinodrome du parc des expositions de Poitiers. Rien n’est acté.
A Civray, un centre à 6 000€ par mois
A mesure que la campagne de vaccination accélère et que le nombre de doses augmente, de plus en plus de communes lèvent le doigt pour en être. A Chauvigny, la Ville met à disposition la salle polyvalente de la Poterie ainsi qu’une partie du mobilier. Idem à Civray, où la salle de spectacle de la Margelle a changé de vocation dès le 18 janvier. Après une montée en charge progressive, 40 bénévoles, 10 médecins et 20 infirmières accueillent aujourd’hui environ 1 000 personnes à raison de 36 heures par semaine. Là aussi, disposer d’un tel équipement semblait essentiel au maire de la commune, Pascal Lecamp, qui a très rapidement présenté un argumentaire précis au sous-préfet de Montmorillon, Benoît Birsky : « On a 475 personnes âgées de plus de 75 ans ici, entre 10 et 12 000 dans un rayon de 30km autour de Civray. Poitiers, Châtellerault, Loudun et Montmorillon sont couverts par un hôpital, contrairement à cette partie du département. » Un autre point a été déterminant.Depuis la fin octobre, le maire réunit tous les mercredis une « cellule Covid » composée de l’ADMR, la Croix-Rouge, des médecins, infirmiers, gendarmes et pompiers. Quand le top départ a été donné, tout était prêt. Et la municipalité y a mis les moyens : plus de 6 000€ par mois pour deux agents à temps plein, le nettoyage, l’éclairage, les fluides, du matériel médical, le transport des seniors depuis leur domicile, les indemnités des soignants… Une partie sera remboursée par l’Agence régionale de santé quand le moment sera venu de faire les comptes. Cet investissement vaut le coup indéniablement pour Pascal Lecamp, qui se félicite que Civray « la belle endormie » apparaisse de nouveau sur la carte du département, comme un modèle à suivre.
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lundi 23 décembre