Préfète de la Vienne depuis quelques mois, Isabelle Dilhac a abordé quelques-uns des sujets brûlants du moment. De la RN147 aux réserves de substitution, en passant par les migrants, tour d’’horizon de ce qui fait son actualité.
La RN147
Le mois dernier, le préfet de région Didier Lallement avait annoncé que l’Etat se bornerait à respecter les engagements financiers contenus dans les Contrats de plan Etat-Région. S’agissant de la RN147 entre Poitiers et Limoges, seules la déviation de Lussac-les-Châteaux (94M€) et des études sur le contournement de Mignaloux figurent dans le contrat. Cette sortie catégorique avait fait fulminer les élus de la Vienne. A posteriori, Isabelle Dilhac estime que M. Lallement « ne pouvait pas dire autre chose », dans la mesure où c’est le gouvernement qui devra trancher les priorités en matière d’infrastructures routières et ferroviaires. La préfète de la Vienne ajoute : « Il a un profil moins rond que son prédécesseur (Pierre Dartout, ndlr)… Et puis, il n’y a aucun mandat de négociations donné aujourd’hui aux préfets. »
Réfugiés et migrants
En 2017, le Guichet unique de demande d’asile de Poitiers (qui couvre les quatre départements de l’ex-Poitou-Charentes) a accueilli 1 450 demandes, contre 994 demandes l’année précédente. En revanche, difficile de dire combien ont été acceptées, dans la mesure où « les recours administratifs en cas de refus peuvent durer plusieurs années ». Au-delà de ces cas particuliers, la Vienne compte à ce jour un peu plus de 500 places dans les différentes formes d’accueil de migrants : Centres d’accueil et d’orientation (94), Hébergement d’urgence (17), Centre d’accueil temporaire d’examen de l’asile (90), Programme d’accueil et d’hébergement des demandeurs d’asile (114) et Centres d’accueil pour demandeurs d’asile (225). « Nous avons répondu à un appel à projet national pour 60 places supplémentaires », précise la préfète. Il faut ajouter à cela un projet de CAO complémentaire au Vigeant pour une trentaine de places.
Au cas par cas
Isabelle Dilhac se dit « prête à examiner des situations au cas par cas » s’agissant d’éventuelles régularisations de demandeurs ayant été déboutés. « Mais je tiens à dire que l’intégration ne se limite pas à un enfant qui va à l’école… »
Les nuisances sonores de la LGV
Le 26 janvier dernier, tous les maires qui adhèrent à la Coordination LGV86 ont quitté la séance consacrée aux engagements de Lisea sur la ligne Tours-Bordeaux. Isabelle Dilhac déplore « la politique de la chaise vide », qui s’explique par le mécontentement des riverains du tracé, en proie à d’importantes nuisances sonores. La préfète ignore quand les relevés seront transmis par Lisea, mais renvoie au ministère des Transports le soin de « changer la loi s’il le faut ». C’est son lointain prédécesseur (Elisabeth Borne) dans la Vienne qui gère cet épineux dossier.
Les réserves de substitution
Une cellule d’expertise effectuera un déplacement dans la Vienne « fin mars » pour entendre tous les protagonistes qui s’affrontent autour des réserves de substitution. Un collectif vient de déposer un recours devant le tribunal administratif de Niort pour contester l’arrêté interpréfectoral autorisant la construction de dix-neuf bassines sur la Sèvre niortaise. « Ce sont des sujets de société compliqués », reconnaît la préfète.