Toutes les antennes d'Ekidom et d'Habitat de la Vienne étaient fermées, cet après-midi, pour protester symboliquement contre la baisse des loyers imposée par le gouvernement, en même temps que la diminution des APL. Les confédérations de locataires ont rejoint le mouvement.
Cet après-midi, les salariés d'Ekidom et d'Habitat de la Vienne se sont symboliquement postés devant chaque antenne de ces deux offices publics d'HLM, afin de contester les baisses de loyers de "50 à 160€" réclamées par le gouvernement, comme celle des Aides personnalisées au logement (APL). "Nous serons en première ligne devant les locataires quand nous devrons leur annoncer que l'entretien de leur immeuble est remis à plus tard", explique l'une d'entre eux.
En parallèle, les représentants des bailleurs sociaux ont provoqué une réunion des associations de locataires, à 16h, au centre d'animation des Couronneries. Confédération nationale du logement (CNL), Confédération syndicale des familles (CSF), Union départementale des associations familiales (Udaf), Association Force ouvrière des consommateurs (Afoc) étaient présents pour affirmer leur soutien. "Macron a assuré à la télé dimanche soir que les offices publics d'HLM étaient assis sur un magot (sic), a rappelé André Vignier, président de la CSF. Nous savons que c'est faux, mais nous pensons que les locataires vont du coup imaginer que les bailleurs s'en mettent plein les poches." "Evidemment, cet argent existe, mais il est déjà provisionné sur des opérations en cours ou à venir, sans compter qu'une partie est constituée des dépôts de garantie et n'appartient donc pas aux bailleurs", a répondu Pascal Aveline. Le directeur général d'Habitat de la Vienne a, par ailleurs, indiqué devoir "geler tous les recrutements et les passages en CDI".
"Parisiens bien logés..."
"Des Parisiens bien logés ont oublié qu'il existait des gens mal logés en province et qu'il fallait les aider en construisant des logements sociaux", a lancé de son côté Henri Colin, élu du Département et président d'Habitat de la Vienne, qui construit environ 200 logements par an. Alain Barreau a également pris la parole au nom de l'Afoc : "Nous assistons à un changement de société. Le 20 septembre, le gouvernement a annoncé sa politique de logement. Il souhaite favoriser le secteur marchand aux dépens des bailleurs sociaux."
Le président d'Ekidom, Daniel Hofnung a préféré parler de cette mesure au conditionnel : "Je reste un éternel optimiste et je crois toujours que les gens vont réfléchir avant d'agir..." Quoi qu'il en soit, la baisse des loyers et la diminution des APL qui l'accompagne a été repoussé d'un an, à janvier 2019.