Hier
L'édito de la semaine est signé Arnault Varanne, rédacteur en chef du 7.
Le printemps sanitaire que nous venons de vivre s’est révélé d’une richesse insoupçonnée sur le plan sémantique. Confinement, déconfinement, présentiel, distanciel, distanciation sociale, gestes barrières, relocalisation... Le Coronavirus a contaminé notre vocabulaire comme les apéros WhatsApp ont occupé nos soirées. Un mot émerge dans cette après-crise sanitaire : la résilience. Le neurologue et psychiatre Boris Cyrulnik la définit comme la « reprise d’un nouveau développement après une agonie psychique ». La période Covid entre incontestablement dans la catégorie des chocs traumatiques collectifs. Ses conséquences psychologiques à moyen et long termes restent insoupçonnées. Mais la vie continue et nous n’avons d’autre choix que de « nous assigner » à résilience. Dans les relations sociales, l’alimentation, l’activité professionnelle, les loisirs, les voyages... La tâche semble immense, ne serait-ce que parce que dans un premier temps, il s’agit moins d’assurer la transition entre le monde d’avant et l’hypothétique monde d’après que de sauver les meubles. Au printemps sanitaire pourraient succéder un été atone et un automne social. Difficile résilience.
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