L’université solide contre les violences sexuelles

En novembre, institutions, associations et collectifs se mobilisent contre les violences sexistes et sexuelles. Impliquée, l’université de Poitiers propose de nombreux dispositifs pour lutter contre ce fléau.

Charlotte Cresson

Le7.info

Partout en France, novembre est consacré à un combat qui ne connaît « ni frontières sociales ou géographiques, ni limite d’âge ou de proximité affective ». Un combat auquel peut donc être confrontée l’université de Poitiers. Mobilisée contre le fléau des violences sexistes et sexuelles (VSS), l’institution propose de nombreux dispositifs destinés aux 30 000 étudiants et au personnel, tels que la plateforme de signalement en ligne créée en 2022. « Elle vise à recevoir les témoignages de victimes et témoins de violences, discriminations ou harcèlement. Les membres de la cellule d’écoute ont été formés », indique Catherine Rannoux, chargée de mission égalité-diversité. Selon le type de témoignage, un rendez-vous peut être proposé ainsi qu’une mise en relation avec des professionnels de santé, du droit ou du social. « trente-huit situations, pour lesquelles nous avons pu contacter les personnes, ont été remontées par la plateforme pour l’année 2023-2024. Parmi elles, vingt-six concerneraient des étudiants, onze des membres du personnel », poursuit-elle.

Réprimer les auteurs

Le 29 avril dernier, une convention a été signée entre la justice et l’université dans le but d’identifier et sanctionner les auteurs de VSS. « On peut en être très fiers, on est la première et la seule université de Nouvelle-Aquitaine à avoir signé cette convention axée sur la prévention et la sanction », se réjouit Catherine Rannoux. Si le recul manque encore pour en percevoir l’efficacité, des mesures sont prises à l’encontre des coupables, comme « des sanctions disciplinaires, des exclusions, des saisines du procureur et des interdictions d’enseigner ». La réussite de cette plateforme dépend de la confiance des victimes et témoins. « Nombreux sont ceux qui estiment que signaler ne sert à rien. Pourtant, il est essentiel de témoigner et de laisser ses coordonnées. »


Sensibiliser

« Il est parfois plus facile de parler de ces sujets avec d’autres étudiants », admet le Service de santé universitaire de Poitiers. Ainsi, « l’équipe d’étudiants relais santé organise des opérations de sensibilisation et des campagnes d’information sur le campus ». Aurore, étudiante en histoire de l’art, a eu connaissance « d’un problème dans [son] laboratoire de recherche » 
mais n’en dira pas plus. Elle se dit toutefois parfaitement informée des choses mises en œuvre par l’université et connaît les lieux ressources comme « le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) ou la présence d’enseignants référents dans les différents UFR ». Pour sensibiliser les étudiants, l’exposition « Sang honte », organisée par le CIDFF 86, est présente sur le campus jusqu’au 13 décembre. Certains jeunes « prennent ces questions en main » comme les créatrices d’un « violentomètre » 
« distribué dans tous les tote-bags à la rentrée ». Les associations étudiantes suivent des « formations de sensibilisation au harcèlement et aux VSS, obligatoires pour être labellisées ». Formations également dispensées au personnel. Et l’université de Poitiers ne va pas s’arrêter en si bon chemin. Des étudiants sentinelles visant à repérer les cas de harcèlement moral et physique seront aussi désignés.

À lire aussi ...