Pour un emprunt de 200 000€ sur vingt ans, les heureux acquéreurs d’une maison ou d’un appartement bénéficiaient en janvier 2021 d’un taux moyen à 1%, soit un coût du crédit de 20 749€. Trois ans et demi plus tard, le taux émarge à 3,5% et les intérêts s’élèvent à... 78 381€. Un moindre mal si l’on considère qu’en novembre 2023, il fallait débourser près de 25 000€ supplémentaires, plus de 100 000€ ! Pas de doute, la conjoncture s’améliore, ce que confirme le 40e Observatoire de meilleurtaux.com... et les acteurs économiques. « Les taux ont bien baissé, les gens empruntent à nouveau pour acheter », se réjouit Me Thomas Duburcq, notaire à Poitiers. Par voie de conséquence, la demande de financements de crédits a plus que doublé en six mois dans l’Hexagone, 48 000 en septembre.
C’est un fait, les conditions dans lesquelles les particuliers s’endettent pour devenir propriétaires rejaillissent à plein sur les transactions immobilières et le marché du neuf. « Après avoir été fortement impactées, les reventes ont tendance à se débloquer », observe encore Amaury Vallé. Le directeur régional Centre Val-de-Loire et Océan de Nexity table sur des taux autour de 3%. Comme il fallait s’y attendre, les prix de vente des biens se sont ajustés à la baisse. « Le prix médian d’un appartement à Poitiers est de 2 170€/m2 et 175 000€ pour une maison ancienne. C’est 5% de moins qu’à l’automne 2023 », illustre Me Duburcq. L’immobilier est accessible. » Et le notaire de citer les Rocs, le centre-ville ou encore la Gibauderie comme autant de quartiers attractifs.
Dans le détail, si la règle des 35% de taux d’endettement est toujours en vigueur, le desserrement des taux ouvre les portes à davantage de primo-accédants. Toujours pour un prêt de 200 000€, un ménage ayant des revenus de 3 500€ peut rembourser 1 217€ par mois, assurance comprise. « 25% des dossiers sont redevenus finançables », indique l’Observatoire de meilleurtaux.com. Comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, les annonces récentes sur l’élargissement du prêt à taux zéro à tous les ménages devraient booster les professionnels de la construction. En revanche, la disparition du dispositif Pinel (cf. page 12) passe mal. « Le volume de logements risque de se contracter un peu », prévient Amaury Vallé.
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Ludovic Gicquel. 51 ans. Chef du pôle de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent au centre hospitalier Henri-Laborit, à Poitiers. Fait référence à l’échelle nationale. Maritime de naissance, attaché à ses racines. Signe particulier : s’est promis de décrocher son CAP de pâtissier avant sa retraite.
