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Un massage pour soulager les maux de tête ? C’est en quelque sorte ce que souhaite étudier Hélène Kersuzan, infirmière en neurologie au CHU de Poitiers, en se concentrant pour le moment sur les céphalées de tension. Ces maux de tête fréquents font en effet partie des plus handicapants. « C’est une céphalée que tout le monde peut avoir ponctuellement, en raison de l’anxiété ou encore de la fatigue. Elle agit comme un étau autour du crâne », explique la soignante. Fréquente, oui, les études sont formelles. Environ 40% de la population en a déjà souffert au cours de sa vie. Mais chez certaines personnes, ces maux de tête interviennent jusqu’à plusieurs fois par mois, impactant considérablement leur qualité de vie. Ce sont eux qu’Hélène Kersuzan voudrait aider. L’infirmière en neurologie a décidé d’évaluer l’efficacité d’une technique alternative aux médicaments existants et non invasive : l’ostéofluidique sensitive, une médecine douce « pratiquée par certains ostéopathes et kinésithérapeutes. Il s’agit d’une technique de pression manuelle à des points très précis ». Formée de façon personnelle à cette méthode en 2018, « d’abord pour travailler sur [elle]-même », elle mène depuis 2022 une étude pluridisciplinaire entièrement financée par le CHU de Poitiers. La professionnelle s’adresse à des personnes pour lesquelles les médicaments ne suffisent plus. L’idée ? « Diminuer le nombre de jours de céphalées. »
Les participants à cette étude répondent à des critères précis. « Ils doivent être adultes, en capacité de donner leur consentement pour un traitement et souffrir de céphalées de tension entre 2 et 14 jours par mois. » Ils sont ensuite randomisés en deux groupes : l’un reçoit des séances d’ostéofluidique sensitive, l’autre un massage placebo, tous deux pendant 45 minutes. Nous n’en saurons pas plus pour ne pas fausser les résultats. La méthode doit agir dans les trois mois qui suivent. « Je revois donc les patients après pour mesurer l’intensité et la fréquence des céphalées et la qualité de vie. » Aux côtés de l’infirmière à l’origine de l’étude, une équipe de méthodologistes, biostatisticiens, neurologues et un chef de projet analysent les données. Aujourd’hui, six patients restent à recruter sur les trente nécessaires. Cette étude pilote devrait livrer ses premiers résultats d’ici début 2026 et offrir de nouvelles perspectives. « Si les résultats sont encourageants, l’idée est de mener une deuxième étude, de plus grande envergure, pour y inclure la migraine. »
Photo : CHU de PoitiersÀ lire aussi ...
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Thierry Renoux. 54 ans. Aveugle de naissance. Fondu de musique. Pianiste de talent. A vécu quatorze ans aux Etats-Unis. Est revenu à Poitiers après le décès de son épouse Christine. A partagé le piano de Stevie Wonder. Signe particulier : doté de l’oreille absolue et d’une modestie à l’avenant.