Les réservistes en première ligne

Dans un contexte de tension internationale croissante, l’armée de Terre peut compter sur ses réservistes. Des étudiants, artisans, professions libérales ou anciens militaires amenés à donner de leur temps et leurs compétences une trentaine de jours par an en moyenne.

Arnault Varanne

Le7.info

« Vos compétences au service 
de la Défense. » Le slogan 
« claque » comme un drapeau au vent sur la plaquette du ministère des Armées. Avec cette injonction : 
« Peux-tu le faire ? Pour le savoir, sengager.fr. » L’adresse semble connue, très prisée même ces dernières semaines, contexte international oblige. Ce que confirme le colonel Michel de Mesmay. 
« Nous n’avons pas de mal à recruter des réservistes », indique l’officier adjoint de réserve à la 
9e Brigade d’infanterie de marine, dont le siège se trouve à Poitiers. Sur les huit régiments du Grand-Ouest, la 9e BIMa en compte 
2 000, dont environ 400 dépendent de régiments stationnés dans la Vienne, essentiellement le RICM. Des Monsieur et Madame-tout-le-Monde appelés à « participer à la défense de la patrie et des intérêts supérieurs de la nation ».

Concrètement, « on les forme(*), on les instruit, on les confronte au réel. Ils font ensuite des exercices opérationnels pour participer à des opérations comme Sentinelle, par exemple ». 
« Dans les gares, à Poitiers, Paris ou ailleurs, vous pouvez croiser des soldats dont vous ne savez pas s’ils sont réservistes », 
observe l’officier adjoint de réserve. Beaucoup d’entre eux ont également été mobilisés lors des Jeux olympiques de Paris 
(10 000 jours). Michel de Mesmay donne « soixante à soixante-dix jours par an à l’armée de Terre », mais la moyenne de disponibilité des autres réservistes -10 à 15% de femmes- tourne plutôt autour de trente à trente-cinq jours, avec un contrat d’engagement d’un à cinq ans. Etudiants, avocats, cadres, agents SNCF, inspecteur d’académie... Les profils sont « très variés », 
mais tous en ont commun d’avoir « de belles valeurs ». En échange de leur temps, et selon leur grade, ils sont rémunérés entre 40 et 200€ par jour nets d’impôt.

Le recrutement, 
une première

D’anciens militaires rejoignent aussi les rangs de la réserve citoyenne. A l’instar du major Pascal, trente ans d’engagement et une multitude d’opérations extérieures à son actif, désormais au service du Centre d’information et de recrutement des forces armées (Cirfa), à Poitiers. « J’ai fait la formation initiale, le combat, le soutien, mais je n’avais jamais travaillé sur le recrutement », commente-t-il. Forums emploi, salons étudiants... « Je suis essentiellement consommé sur la campagne scolaire pour apporter de l’informations dans les collèges, les lycées et auprès des demandeurs d’emploi sur les multiples métiers de l’armée. »

De fait, tous les réservistes n’ont pas vocation à « monter au feu ». 
Ils offrent d’abord « une disponibilité et une capacité acquise », 
insiste le colonel de Mesmay. Certains sont ainsi appelés à officier dans le domaine juridique, la communication, la cyberdéfense, le droit, l’informatique... A ce jour, les armées comptent 
40 000 réservistes. Le chiffre de 100 000 à l’horizon 2035 est régulièrement mentionné, le ministre des Armées évoquant même la création d’une « une vraie réserve professionnalisée ».

(*)Chaque volontaire démarre par une Formation générale initiale du réserviste de douze jours consécutifs.

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