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« Les livres seront bientôt obsolètes dans les écoles, les élèves recevront un enseignement visuel. » Inquiétant, n’est-ce-pas ? Pourtant, ces propos n’ont pas été tenus en 2025 mais en… 1913 par l’inventeur Thomas Edison, convaincu que le cinéma allait remplacer les livres. Quoi de mieux que cette phrase pour introduire une formation sur l’intelligence artificielle (IA) destinée aux enseignants et personnels de l’ensemble scolaire Saint-Jacques-de-Compostelle de Poitiers. Objectif : dédiaboliser ces technologies et mieux les comprendre. Pendant une journée, mi-mars, le personnel de l’établissement a pu bénéficier de l’expertise des formateurs de Sophiae, spécialiste de l’intégration de l’IA dans le secteur éducatif. Une formation d’avant-garde à l’heure où seulement 20% des enseignants utilisent cette technologie. Au programme, conférences et ateliers pratiques pour appréhender l’IA comme outil d’enseignement. Un peu comme avec un enfant devant son assiette, Myriam Giret est partisane du « test avant de dire que l’on n’aime pas ». « C’est la nouveauté qui fait peur », insiste la cheffe d’établissement.
Créer un powerpoint, une évaluation, préparer ses cours, l’IA est notamment présentée comme « un gain de temps » pour ces professionnels bien occupés. « Cela peut permettre de déléguer pour profiter pleinement du temps avec les élèves. » Pendant la formation, Marine, professeure d’anglais, a pu préparer un cours pour ses 6es sur le thème des super-héros. L’enseignante, qui utilise l’IA de façon personnelle, a découvert NotebookLM, qui lui permet d’intégrer les sources de son choix et, ainsi, être « sûre de leur provenance ». De son côté, Quentin, enseignant en arts plastiques, salue la compilation de données mais se dit « assez mitigé quant à la création d’images qui bafouent souvent les droits d’auteur ». Une crainte reste partagée, celle de la triche. « J’ai peur que certains l’utilisent pour faire leurs devoirs à la maison », confie Marine. Prochaine étape donc, proposer une formation à destination des élèves. Un projet qui devrait se concrétiser à l’échelle du pays avec des sessions obligatoires pour les 4es et 2ndes comme annoncé par la ministre de l’Education nationale Elisabeth Borne en février dernier. En attendant, Myriam Giret peut être fière d’avoir « suscité de la curiosité » chez ses collègues.
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Thierry Renoux. 54 ans. Aveugle de naissance. Fondu de musique. Pianiste de talent. A vécu quatorze ans aux Etats-Unis. Est revenu à Poitiers après le décès de son épouse Christine. A partagé le piano de Stevie Wonder. Signe particulier : doté de l’oreille absolue et d’une modestie à l’avenant.