Pinel : entre bilan et perspectives

Destiné à favoriser la construction de logements locatifs, le dispositif Pinel sera supprimé au 1er janvier 2025. En dix ans, il n’a que partiellement atteint ses objectifs.

Pierre Bujeau

Le7.info

Le dispositif d’investissement locatif Pinel, du nom de l’ancienne ministre du Logement Sylvia Pinel, vit ses dernières heures. Mis en place le 
1er septembre 2015, le dispositif permettait aux acquéreurs de bénéficier d’une réduction d’impôts sur l’achat d’un logement neuf destiné à la location. Entre 2014 et 2020, le nombre de logements construits sous l’impulsion de cette loi varie selon les estimations, allant de 42 522 à... 550 000. La Cour des comptes retient le chiffre de 243 931 habitations. Présenté comme le pilier de l’investissement locatif en France, Pinel a su séduire par sa simplicité. « A ses débuts, ce produit était très apprécié par les propriétaires, car facile à mettre en place. Un investisseur lambda pouvait aisément comprendre son fonctionnement et en bénéficier. Puis le dispositif s’est essoufflé dans la Vienne du fait de l’activité immobilière », 
explique Benjamin Cools, courtier et gérant de l’agence Meilleurtaux à Poitiers. Malgré le reclassement de la ville en zone B1 par l’arrêté du 4 juillet 2019, les projets immobiliers sont restés limités. La Vienne n’a pas échappé au ralentissement du secteur de la construction. Selon les statistiques de la Dreal(*), sur toute la région, le nombre de logements autorisés est tombé de 51 500 en octobre 2022 à 39 100 
en octobre 2023, avec une baisse de 15% dans la Vienne.


Défiscaliser après Pinel

D’après l’Inspection générale des finances publiques, Pinel n’a pas su remplir ses objectifs, notamment dans les zones tendues, tout en coûtant très cher aux finances publiques (7,3Md€ entre 2014 et 2023). D’autres produits de défiscalisation existent, mais aucun n’a encore égalé l’impact de Pinel. « Si aucune solution n’est réactivée pour le remplacer, les investisseurs se tourneront vers d’autres dispositifs de placement, même si des alternatives existent », indique le courtier. Notamment le statut de Loueur meublé non professionnel (LMNP) offrant un abattement de 50% sur les revenus locatifs aux investisseurs souhaitant défiscaliser dans l’immobilier ancien. Autre produit de défiscalisation méconnu, le déficit foncier. La part des charges excédant les revenus fonciers peut être déduite du revenu global du propriétaire, permettant ainsi de réduire le montant de l’impôt sur le revenu. Pour les investisseurs, le défi sera de taille en 2025 : trouver de nouvelles solutions de défiscalisation adaptées à leurs objectifs patrimoniaux, dans un contexte où 518 000 logements manquent à l’appel chaque année. 


(*)Direction régionale 
de l’environnement, de
 l’aménagement et du logement.

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