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Physicien dans l’équipe Curiosity de l’Institut Pprime, Germain Rousseaux est parvenu à résoudre le mystère de la défaite antonienne ou encore à créer un trou noir en laboratoire. Ses expériences ont fait l’objet de documentaires et de publications dans des ouvrages spécialisés.
Sous forme de livres avec L’histoire du rémora : à quoi voulez-vous croire ?, Eurêka et Kronos ou encore à la télévision grâce à « C’est toujours pas sorcier » et un prochain documentaire prévu pour 2025... Les « curieuses » expériences menées par le physicien Germain Rousseaux, membre de l’équipe Curiosity de l’Institut Pprime (CNRS), intriguent. « Physicien » ? Pas seulement. Car la spécificité de Curiosity consiste à « croiser les disciplines ». Ces chercheurs peu conventionnels sortent des sentiers battus et unissent leurs forces pour résoudre des mystères parfois vieux de plusieurs siècles. C’est notamment le cas de la bataille navale d’Actium, dont le champ d’étude a fini par s’étendre au-delà de celui des historiens. « Nous sommes parvenus à expliquer la défaite antonienne vingt siècles après en confrontant les points de vue de six ou sept disciplines », indique Germain Rousseaux. En 2019, le chercheur, aidé de philologues, linguistes, mathématiciens ou encore océanographes, a ainsi pu démontrer, grâce aux lois de la physique, que les navires de Cléopâtre et Marc-Antoine avaient perdu la bataille en raison de la faible profondeur des eaux dans lesquelles ils naviguaient, et non à cause de rémoras collés aux coques comme le prétendait la légende. Aujourd’hui, cette expérience est mise au profit de besoins plus contemporains. « Nous étudions l’impact sur la navigation en milieux confinés, notamment les effets hydrauliques de courant de retour et de variation de niveau du plan d'eau grâce à un bassin d’essai des carènes. » En clair ? Les risques d’érosion des berges liés à la hauteur des vagues générées par les navires.
Des trous noirs reconstitués
L’autre expérience de taille est sans aucun doute celle sur les trous noirs, unique au monde. Dans son laboratoire, Germain Rousseaux est en effet parvenu à créer un trou noir à l’aide d'un canal d’eau de 7m de long. « Leur mécanisme ressemble à celui que l’on actionne lorsqu’on enlève le bouchon de la baignoire. L’eau s’écoule et accélère avec force. » Avec cette expérience, Germain Rousseaux s’inscrit dans le sillage de William Unruh ou encore Stephen Hawking. « Il ne s’agit pas d’une reproduction de trou noir à proprement parler, ce serait impossible. L’idée est plutôt d’en reproduire la cinématique et de comprendre comment il aspire les ondes lumineuses. » L’équipe de Curiosity, qui « répond à une appétence pour les sujets qui débordent », attire de nombreux étudiants issus de masters et doctorats désireux de croiser les disciplines. Une chose encore rare en France puisque « l’Agence nationale de la recherche ne soutient pas les recherches multidisciplinaires du fait d’une évaluation disciplinaire », contrairement au CNRS.
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