Le Réseau des professionnels du numérique en Nouvelle-Aquitaine (SPN) souhaite se désengager de la gestion de Cobalt, à Poitiers, et se recentrer sur le service aux entreprises. L’avenir du tiers-lieu est toujours en suspens.
Entre la préfecture de la Vienne et la mairie de Poitiers, le tiers-lieu dispose d’un emplacement en or, en face du lycée Victor-Hugo. Depuis 2017, Cobalt et ses 870m2 s’ouvrent en grand à tous ceux et celles qui veulent innover dans le numérique, chefs d’entreprise, porteurs de projet, étudiants... Et depuis presque huit ans, l’animation est confiée au SPN (9 équivalents temps plein), le Réseau des professionnels du numérique et de l’image... qui ne souhaite plus assurer cette mission. Locataire d’une partie des bâtiments, l’association a entériné sa décision lors d’un conseil d’administration le
12 septembre. « Depuis plusieurs années, Cobalt est un centre de coût pour le SPN, remarque Romain Papuchon, co-président. La structure a été créée à un moment où les lieux de co-working n’étaient pas nombreux. Depuis, d’autres professionnels proposent des espaces d’hébergement des entreprises et le font mieux que nous. Nous avons 31 postes de travail et seulement 29 contrats ponctuels. »
« Un lieu totem »
Le SPN perdrait donc trop d’argent en raison d’une
« baisse des recettes et d’une hausse des charges », dixit l’administrateur. Ni la location des bureaux (7) ni celle des salles et autres espaces partagés -« l'évenementiel ne fonctionne pas »-
ne permettraient de boucler le budget (800 000€). Sauf que le bail qui lie le SPN au propriétaire de Cobalt -l’entrepreneur Sébastien Guérin- ne se termine qu’au 31 décembre 2025. Les équipes du cluster du numérique vont-elles migrer ailleurs avant cette échéance ? Rester
« simples locataires » ? Une autre structure va-t-elle se déclarer pour animer le tiers-lieu ?
« Tout est ouvert, nous discutons avec le propriétaire et les collectivités mais rien n’est arrêté à l’heure actuelle », répond Romain Papuchon. Le patron de Digilux, expert en transformation numérique, évoque au-delà une « décision difficile concernant un lieu totem où les adhérents ont l’habitude de se réunir ». Et se veut rassurant vis-à-vis des entreprises hébergées « que nous accompagnerons si elles doivent partir ». Dans l’attente d’un éventuel départ, le SPN entend consacrer plus de temps à accompagner ses adhérents
(160 à ce jour) dans leurs activités. L’association s’appuie depuis juin sur un nouveau directeur, Jérôme Simon, qui a succédé à Lisa Harel.