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Très sollicités à Poitiers pendant le confinement, les médiateurs sociaux sont aujourd’hui davantage mobilisés dans la prévention des conflits entre habitants soumis à de nouvelles contraintes.
Les uns sur les autres, privés de leur liberté de mouvement, certains Poitevins ont moins bien vécu le confinement que d’autres. Des tensions sont logiquement apparues, surtout entre voisins qui n’avaient pas l’habitude de vivre à plein temps côte à côte. Heureusement pendant cette période si particulière, les bailleurs sociaux Ekidom et Habitat de la Vienne ont pu compter sur les médiateurs de Connex’Cités. Créé en 2011, ce collectif a vu ses effectifs renforcés juste avant la crise du Covid-19. Un coup de chance car rien que sur les conflits de voisinage, ce sont environ 350 appels que ces cinq professionnels du lien social ont dû gérer. Le tout essentiellement par téléphone, confinement oblige, avec le problème de distance qu’on imagine.
Des « facilitateurs »
Dans les quartiers, ce dispositif est venu compléter les « maraudes » effectuées par les animateurs des centres socioculturels. Depuis la fin du confinement, les médiateurs ont repris une activité normale. Les conflits de voisinage existent toujours, mais ces travailleurs sociaux -qui ne sont pas des éducateurs de rue- offrent également une présence rassurante dans les bus en période de pointe. Surtout sur les lignes scolaires. En ce moment, ils sensibilisent le public au port du masque. Au-delà, les renforts obtenus leur permettent désormais d’être davantage au contact direct des habitants soumis à de nouvelles contraintes, comme mercredi dernier au marché des Couronneries.
Ici, pas de jargon juridique ou institutionnel dans les conversations. Juste une écoute désintéressée. « Le seul pouvoir des médiateurs est celui que les gens leur reconnaissent. Nous sommes des facilitateurs. Nous nous appuyons sur des relations de confiance », argue Gaby Ngadou, qui a forgé très tôt cette confiance avec les habitants des Trois-Cités en tant que pilier du club de foot du quartier. « On ne plaide pas à charge dans un conflit, renchérit la coordinatrice des médiateurs. On prend le temps de comprendre pour éviter que le problème revienne. On peut aider les gens grâce à nos partenaires. Et ça, ils le savent. » Tous les deux l’assurent, le masque n’empêche pas les interactions. Le plus dur dans leur métier, c’est la distance physique à respecter.
Les médiateurs interviennent uniquement sur les quartiers des Couronneries, Saint-Eloi, Trois-Cités et Bel Air, à Poitiers. Un seul numéro : 06 23 05 23 49
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