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Poitiers : le SOS de l'école d'orthophonie
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : mercredi 22 janvier 2020Le Centre de formation universitaire en orthophonie de Poitiers (CFUOP) craint pour son avenir, en raison d'un manque de moyens récurrent aggravé par la fin du concours d'entrée en 2021. Sollicitée, la Région refuse de mettre la main au porte-monnaie.
Au printemps 2019, mille deux cents candidats se sont enfermés au parc des expos pour essayer de glaner l’une des vingt-cinq places disponibles à l’école d’orthophonie de Poitiers. Le 23 avril prochain, les postulants passeront les écrits à Bordeaux et s’acquitteront, comme l’an passé, de 80€ de droits d’inscription. Après l’oral, les 4 et 5 mai, les plus performants intégreront les écoles de Bordeaux, Limoges et... Poitiers. Les 80€ ? Ils seront ventilés entre les trois sites. Un ultime sursis avant l’arrêt du concours national d’accès qui inquiète au plus haut point l’Université de Poitiers, financeur unique de la formation. « Les droits d’inscriptions représentent 80 000€ sur un budget de 300 000€ supporté par la faculté de médecine-pharmacie », précise Ludovic Gicquel, directeur de l’école.
L’inquiétude est d’autant plus grande que le CFUOP fonctionne déjà à l’économie, avec seulement trois permanents, alors que « les autres centres de formation ont trois à sept postes d’encadrement pédagogique pour un nombre d’étudiants comparable ». D’où des problèmes récurrents d’organisation dénoncés par les élèves, et même un certain découragement des intervenants appelés à toujours plus d’heures de bénévolat au-delà des cours rémunérés. A deux reprises, le président de l’université Yves Jean a écrit à Alain Rousset pour lui demander un soutien financier de la Région Nouvelle-Aquitaine. « La fermeture de la filière serait une catastrophe pour les familles de patients, et plus globalement la profession », s’alarme-t-il dans sa missive. A fortiori dans la Vienne et les Deux-Sèvres où le déficit est palpable.
« Ne pas abandonner Poitiers »
L’université s’appuie sur le fait que le Conseil régional finance l’école de Limoges. Virginie Laval, la vice-présidente chargée de la Formation, parle carrément de « grave injustice ». « Ce n’est tout simplement pas dans nos compétences, l’école d’orthophonie dépend de l’université donc de l’Etat », rétorque Françoise Jeanson, conseillère régionale déléguée à la Santé et à la Silver économie. Son homologue de Limoges bénéficie en réalité d’une aide via l’Institut limousin de formation à la réadaptation (Ilfomer), créé avant la fusion entre les trois ex-Régions. « L’Ilfomer a vu le jour pour faire face à une carence dramatique de professionnels dans la région la plus âgée de France... » L’élue régionale ne veut « pas abandonner Poitiers » et suggère que des mutualisations puissent s’opérer avec d’autres formations de réadaptation. Les vingt-sept Instituts de formation en soins infirmiers ont, par exemple, mis en commun plusieurs cours sur une plateforme unique.
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